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40.000 objets saisis en 4 ans: recrudescence du pillage d'antiquités en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Une vingtaine de faits de ce genre sont répertoriés chaque année. 73 gendarmes ont bénéficié d'une formation spécifique.

Les gendarmes les identifient parfois "dans les champs, les labours, les bois, des fois directement sur un bord de chemin ou des fois dissimulés", détecteur de métaux à la main, et cela sans aucune autorisation. Les pilleurs d'antiquités ne sont plus rares en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA).

Riche de 36.000 sites archéologiques, la région est confrontée à une recrudescence des faits de ce genre. "Ça va crescendo, malheureusement", déplore Alexandre Dumont-Castel, gendarme et conseiller technique pour la sauvegarde du patrimoine archéologique, au micro de BFM Marseille Provence.

"Nous avons pu saisir près de 40.000 objets archéologiques depuis 2018, fait 70 perquisitions qui ont donné lieu à une cinquantaine de jugements", embraye Xavier Delestre, conservateur régional de l'archéologie.

Alertés par la vente d'objets en ligne

Ce dernier assure que "le pillage, la destruction du patrimoine archéologique, en partie avec le trafic de stupéfiants et d'armes, font partie des trois grands trafics qui sont aujourd'hui très actifs sur nos territoires".

Onze actes de cette nature ont été répertoriés depuis janvier dans la région, une vingtaine en moyenne sont recensés chaque année.

"Le nord des Bouches-du-Rhône est très touché", note Philippe Ott, général de division et commandant second de la gendarmerie PACA et zone de défense Sud, car il est "très riche". "Sur les conscriptions de Salon-de-Provence et d'Aix-en-Provence, nous avons beaucoup de sites malheureusement connus et, donc, malheureusement très vite pillés", constate-t-il. Mais le Var et les Alpes-Maritimes ne sont pas en reste.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, le chef référent archéologique pour la gendarmerie, Raja Benoist, déplore "plusieurs types de pillage", "centré sur tout ce qui date de la Seconde Guerre mondiale" et "sur tout ce qui est gallo-romain", en particulier sur le tracé de la via domitia.

"Le nord des Bouches-du-Rhône est très touché"

Dans la région, 73 gendarmes ont été formés et sensibilisés à identifier les différents processus, en cas de constatation d'infraction de pillage, une première en France.

"La difficulté est de trouver des éléments de preuves, mais les perquisitions nous permettent de trouver les objets du délit", reconnaît Philippe Ott.

Bien souvent, les gendarmes sont alertés par la revente d'objets de grande valeur, comme les pièces de monnaie, notamment sur les plateformes en ligne.

Cindy Chevaux avec Florian Bouhot