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Transports à Lyon: malgré la contestation, le Sytral vote en faveur du projet d'allotissement

Un métro lyonnais (illustration).

Un métro lyonnais (illustration). - BFM Lyon

Les élus du conseil d'administration se sont montrés ce jeudi favorables à l'ouverture de l'exploitation du réseau à d'autres sociétés, et plus seulement à Keolis. Les salariés craignent une perte d'acquis sociaux et une dégradation du service.

Le Sytral a tranché. Les élus du conseil d'administration ont voté ce jeudi après-midi en faveur du projet d'allotissement du réseau. Ce dernier, sous le feu des critiques, prévoit d'ouvrir l'exploitation du réseau de transports à plusieurs sociétés, et plus seulement à Keolis, partenaire unique du Sytral depuis 1993.

Deux lots pour le réseau TCL

Le Sytral envisage notamment de découper le réseau TCL en deux lots gérés dans le cadre d’une délégation de service public. Le premier dit "modes lourds" comprend le métro, le funiculaire, le tramway dont Rhônexpress, la gestion des infrastructures, l’informatique, la sécurité et le contrôle des titres, pour une durée de 10 ans, entre 2025 et 2034.

Le second contient les bus, trolleybus et contrôles des titres pour une durée de 6 ans. "L’objectif étant de faire correspondre la fin de ce contrat avec la fin des contrats du réseau Cars du Rhône", explique le Sytral dans un communiqué.

Interrogé par BFM Lyon, Bruno Bernard, président du Sytral et de la métropole, vante un projet qui "nous permet de faire jouer une concurrence saine. (...) Ça nous permet simplement d'avoir une meilleure innovation, des meilleurs coûts et donc de renforcer le service grâce, aussi, aux économies réalisées".

Les salariés y sont pour l'essentiel opposés, inquiets à l'idée de perdre leurs acquis sociaux et de voir la qualité du service, au contraire, diminuer. C'est d'ailleurs pour protester contre ce projet que des salariés ont entamé ce jeudi un mouvement de grève, dont les perturbations sont toutefois limitées.

"Plus on allotit et plus on affaiblit le service public"

Une critique relayée par différents élus à la métropole, divisés sur la question du projet d'allotissement. Selon le groupe "La métropole en commun", il "présente un risque sur l'avenir des transports en commun lyonnais". Le groupe "Communiste et républicain" abonde:

"On pense que plus on allotit et plus on affaiblit le service public, justifie Raphaël Debü, conseiller métropolitain, au micro de BFM Lyon. Plus la qualité du service rendu se dégrade, plus les conditions de travail pour ces agents se dégradent aussi."

Bruno Bernard promet pour sa part la "mise en place d'une concurrence saine", qui "ne se fera pas sur le dos des salariés", lesquels pourront bénéficier d'un "socle social". Il appuie son propos dans le communiqué du Sytral:

Un calendrier prévisionnel déjà édicté

"Au-delà du maintien des rémunérations et conditions de travail individuelles, ce socle social prévoira également la contribution de l’entreprise au budget des œuvres sociales et culturelles pour que les prestations du Comité Social et Économique puissent à minima être similaires à celles d’aujourd’hui", peut-on lire dans ce texte.

Le projet aujourd'hui voté, le Sytral se projette sur la suite malgré la contestation. "Pour permettre au mieux les conditions de mise en place de l'allotissement" et s'offrir une plus grande marge de manœuvre, le gestionnaire des transports en commun lyonnais a tout d'abord décidé d'étendre le bail de Keolis de six mois, jusqu'au 31 décembre 2024.

Entre-temps, le processus d'ouverture à la concurrence suivra son cours. Dès ce mois de mars sera effectuée la publicité d’annonce légale. En avril prochain, les candidats intéressés par les lots remettront leurs offres. Et en mars 2024, le conseil d'administration du Sytral dévoilera l'identité des nouveaux délégataires.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions