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"Tous au front": en immersion avec les soignants lyonnais, épisode 2

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BFM Lyon vous propose une série de reportages, en immersion avec les soignants lyonnais mobilisés contre le Covid-19. Dans ce deuxième épisode, focus sur les coulisses de l'organisation des soignants de l'hopital Édouard-Herriot.

34 infirmières et 20 aides-soignants mobilisés chaque jour, un service à faire tourner 24 heures sur 24 et donc des lignes de planning à n'en plus finir. En somme, le coronavirus a bouleversé le quotidien des soignants lyonnais.

Pour faire face à la deuxième vague, les effectifs ont été augmenté de plus de 40% à l'hôpital Édouard-Herriot. Les infirmières sont formées dans l'urgence: en six jours contre un mois habituellement. Le temps d'apprendre à maîtriser les machines, les techniques de dialyse ou encore d’intubation. Autre notion primordiale: être en mesure de s'assurer "que le patient est bien ventilé", relève Amélie, infirmière au service de réanimation.

"D'habitude, je fais de la chirurgie..."

Fanny fait partie des nouvelles venues. À la Clinique du Parc, elle était plutôt habituée aux plaies et aux pansements. "Il y a beaucoup de choses qui changent, acquiesce-t-elle. (...) D'habitude, je fais de la chirurgie, donc c'est principalement les plaies, les cicatrices. Là, le Covid, c'est tout ce qui est fonctions respiratoires."

Le lien avec les malades aussi diffère: "D'habitude, les patients, je les garde à peu près une heure en soins, avec des surveillances toutes les 15 minutes. Là, j'ai un patient toute la journée, avec toutes les problématiques qu'il y a".

Face à ces disparités de qualifications, "le gros travail de l'encadrement, c'est d'essayer de mélanger les compétences et de vérifier qu'il y a à peu près un niveau de compétences qui correspond au service", souligne Jean-Christophe Dumes, cadre supérieur de santé à l'hôpital Édouard-Herriot.

"Une capacité qui arrive un peu à sa limite"

Outre les soignants, la gestion des lits de réanimation fait figure d'enjeu majeur. Sur les 51 lits que compte l'unité, 30 n'étaient ni dédiés aux patients souffrant du Covid-19, ni à la réanimation avant la crise. Difficile toutefois d'en déployer davantage

"On pourrait peut-être faire un tout petit peu plus, mais pas beaucoup plus", remarque Anne-Claire Lukaszewicz, cheffe adjointe du service de réanimation. Mais "ce n'est pas le tout d'ouvrir des structures pour ajouter de la réanimation", nuance-t-elle.

"Il faut aussi avoir les personnels en forme et en bonne santé", car "une partie d'entre eux peut tomber malade." Et l'intéressée de conclure: "On a une capacité qui arrive un peu à sa limite".

Dans ce contexte, la baisse du nombre quotidien de nouvelles hospitalisations est accueillie avec soulagement. Pas de quoi relâcher ses efforts pour autant pour les soignants: aux Hospices civils de Lyon (HCL), le taux d'occupation des lits de réanimation s'élève toujours à 88%.

Cette semaine, retrouvez chaque jour un nouvel épisode de notre série de reportages en immersion avec les soignants lyonnais.

Pour retrouver l'épisode 1 de notre série, intitulé "Tension en réa", cliquez ici.

Hugo Francés avec Florian Bouhot