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Rillieux-la-Pape: des habitants mobilisés pour sauver un arbre bicentenaire menacé par un projet immobilier

Dans cette commune de la Métropole de Lyon, un cèdre du Liban, classé comme arbre remarquable, est en danger après qu'un permis de construire a été délivré par la mairie sur son emplacement.

Un arbre historique de Rillieux-la-Pape menacé. Dans cette commune de la Métropole de Lyon, un cèdre du Liban vieux de plus de 200 ans est aujourd'hui en danger en raison d'un projet immobilier qui doit voir le jour à proximité de son emplacement.

Un permis de construire a déjà été délivré par la mairie à un promoteur qui souhaite installer ici un complexe d'appartements. La Métropole de Lyon avait, de son côté, donné un avis défavorable au permis de construire.

“Ce cèdre il fait partie du quartier”

Les riverains, inquiets pour le futur de l'arbre, ont fait part de leur opposition à ce projet de construction, alors que les travaux ont déjà commencé autour de l'arbre, entouré désormais de grilles de chantier et d’un engin de construction.

"J'ouvre ma fenêtre, j'ai ce cèdre, il fait partie du quartier. C'est un arbre qui a 200 ans, c'est une fierté", souligne à BFM Lyon Alix Courbon, un riverain des lieux résidant à Rillieux-la-Pape depuis 18 ans.

Le cèdre du Liban haut de près de 50 mètres, a même été classé "arbre remarquable" par la Métropole de Lyon. "Tout le monde, l'apprécie, s'extasie sur sa beauté", assure au micro de BFM Lyon, Johanna Vanu Mercier, une habitante depuis 25 ans de Rillieux-la-Pape. La distinction reçue implique des engagements pour le propriétaire du terrain concernant notamment la sauvegarde de l'arbre.

Des dégâts possibles sur le système racinaire

De son côté, la mairie se défend en affirmant que le promoteur a pris toutes les précautions nécessaires afin de préserver l'arbre.

Une réponse qui ne satisfait pas les habitants qui ont lancé une pétition afin de protéger le cèdre de la commune. Son auteur, Jean-Philippe Donabedian, dit vouloir "obtenir de vrais gages" pour la protection de l'arbre. Selon lui, la construction de fondations et d'un niveau de sous-sol pour l'immeuble situé à trois mètres de l'arbre, va mettre en danger les racines du cèdre.

"Un dégât sur le système racinaire peut induire des infections sur ce système racinaire ou même les branches, et c'est des dégâts qui peuvent être constatés parfois cinq, dix ans plus tard. (...) Et dans dix ans, autant dire que les sociétés auront changé, la mairie aura changé, qui sera là pour porter cette responsabilité? Plus personne", dénonce Jean-Philippe Donabedian, membre du collectif pour la protection du cèdre mais aussi petit-fils des anciens propriétaires du terrain où séjourne l'arbre bicentenaire.

Les membres du collectif visant à protéger l'arbre veulent continuer leur combat pour la survie du cèdre du Liban. La pétition qui a déjà recueilli 289 signatures, rappelle que la préservation de l'environnement, inscrite dans la loi, devrait primer sur n'importe quel projet immobilier.

"Des projets immobiliers qui, même s'ils peuvent parfois être nécessaires, ne doivent pas venir à l'encontre de l'environnement mais composer avec", estime l'auteur de la pétition.

Ce lundi, à l'occasion de la Saint-Valentin, des membres du collectif se sont rassemblés autour de l'arbre bicentenaire et ont même accroché quelques mots en papier en forme de cœur sur une rambarde située devant l'arbre. Les messages "sauvez la nature tant qu'il est encore temps", “j’aime ce cèdre” ou encore "on est rien sans nos arbres" ont notamment été inscrits, en guise de soutien au cèdre de Rillieux-la-Pape.

Gauthier Hartmann