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Rhône: le bilan de la fusion de Saint-Germain et Nuelles, 10 ans avant celle d'Oullins et Pierre-Bénite

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Les communes de Saint-Germain-sur-L'Arbresle et Nuelles ont fusionné il y a dix ans. À l'époque, l'annonce avait provoqué quelques tensions entre les habitants et commerçants des deux communes.

Les maires d'Oullins et Pierre-Bénite ont créé la surprise en début de semaine en annonçant la fusion prochaine de leurs deux communes.

Si cette union est inédite pour deux communes de la métropole lyonnaise, d'autres leur ont déjà pavé le chemin dans le département.

Des avantages économiques

Les communes de Nuelles et Saint-Germain-sur-L'Arbresle ont fusionné il y a dix ans, et les panneaux à l'entrée de la commune restent aujourd'hui la seule trace qu'il y avait auparavant de deux villages distincts.

L'actuel maire de la commune de 2300 habitants, élu après la fusion, voit beaucoup d'avantages au rassemblement des deux communes, notamment des économies du fait qu'il n'y ait désormais plus qu'un maire au lieu de deux.

Mais la fusion a également permis une plus grande liberté au niveau financier pour réaliser des projets communaux.

"Sur le long terme, ce qui est très important, c'est l'aptitude d'une commune nouvelle à créer des infrastructures", explique Noël Ancian, maire de Saint-Germain-Nuelles. "Dans notre exemple, c'est une salle modulaire pour accueillir des spectacles, qu'aucune des deux communes n'aurait pu se payer, prise isolément."

Des tensions entre habitants

Pourtant, dix ans plus tôt, l'annonce de la fusion avait provoqué quelques tensions entre les habitants des deux communes.

"Il y en avait qui n'étaient pas d'accord, les anciens", se rappelle Georges Wehbe, habitant de Saint-Germain-Nuelles. "C'était 'sa' commune. 'Je suis de Nuelles, je suis Nuellois', 'Il est Saint-Germinois'..."

Pour les jeunes parents qui avaient des enfants scolarisés au moment de la fusion, l'inquiétude reposait dans le fait de savoir quelle école allait être gardée.

"On a eu peur que l'école de Nuelles ferme pour privilégier tous les enfants côté Saint-Germain", explique Jérémy Meinier-Bargel, un autre riverain. "Et le fait d'avoir mis un système de navette a permis d'améliorer la situation, et de pouvoir garder les deux écoles ouvertes sur la commune."

Les tensions s'étaient fait ressentir jusqu'au sein du premier conseil municipal de la commune unique, où des querelles avaient éclatées entre les deux maires de l'époque. L'un d'eux a démissionné quelques mois après la fusion, tandis que l'autre n'a pas été réélu au scrutin suivant.

Aujourd'hui, les habitants des deux communes se sont adaptés à la fusion, et semblent satisfaits. Les tensions de l'époque ne sont plus qu'un lointain souvenir, pris avec humour. Georges Wehbe évoque même des mariages entre ancien Nuellois et Saint-Germinois. "Finalement, petit à petit, ils sont rentrés dans le giron", plaisante-t-il.

Pauline Tugend avec Laurène Rocheteau