Perfluorés: Extinction rébellion s'introduit dans les locaux d'Arkema à Pierre-Bénite, 20 personnes interpellées

Des militants du groupe Extinction rébellion se sont introduits dans les locaux d'Arkema à Pierre-Bénite. - Capture d'écran
Ils sont "des centaines", selon le groupe Extinction rébellion sur Twitter. Des militants écologistes se sont introduits ce samedi après-midi dans les locaux du groupe Arkema à Pierre-Bénite, au sud de Lyon.
Ils entendent "dénoncer la pollution de l’environnement et l’empoisonnement des riverain.e.s par les agents perfluorés produits par ce site industriel".
Sur les images tournées par les militants et mises en ligne sur Twitter, des dizaines de personnes habillées de combinaisons blanches courent à l'intérieur du site de l'industriel et pénètrent dans les locaux. Ils ont aussi déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Eau contaminée, Arkema déverse ses déchets dans le Rhône" ou "Arkema producteur de polluants éternels depuis 1960", selon des photos envoyées à l'AFP par Extinction rébellion.
Selon Extinction rébellion, cette action fait suite à la révélation de la présence d'une pollution aux composés perfluorés autour de l'usine. Malgré des plaintes déposées, notamment par le maire de Pierre-Bénite, les militants dénoncent l'absence de condamnation judiciaire envers Arkema.
Dimanche dernier, une même action d'envergure de militants écologistes a ciblé le cimentier Lafarge sur son site de Bouc-Bel-Air.
20 personnes interpellées
Dans un communiqué publié ce samedi en fin de journée, la préfecture annonce "condamner fermement ces actions et salue l'intervention rapide des forces de l'ordre pour mettre un terme à ces actions et limiter les dégradations" et annonce que "20 individus ont été interpellés", en marge de ces actions.
La préfecture tient à rappeler que "depuis plus de six mois, les services de l'État ont renforcé leur mobilisation pour contrôler et faire diminuer la présence du PFAS au Sud de Lyon". "Aucune violation de l'intégrité des installations sensibles n'a été constatée par l'entreprise Arkema", a ajouté la préfecture.
De son côté, Arkema "condamne de tels actes contre l'outil de travail de 1.000 salariés et souligne que le sang-froid et le professionnalisme des forces de l'ordre et des équipes internes a permis d'éviter que la situation ne dégénère", selon le directeur du site, Pierre Clousier, cité dans un communiqué.
Une plainte contre X déposée en mai dernier
En mai, le maire de Pierre-Bénite, Jérôme Moroge, avait déposé une plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui après les révélations de l'émission Envoyé spécial sur le rejet de perfluorés suspectés d'être cancérogènes dans sa commune.
Dans ce reportage, le journaliste a réalisé lui-même des prélèvements d'eau, d'air, de sol et de lait maternel à proximité de l'usine Arkema, analysés ensuite dans un laboratoire aux Pays-Bas, et qui contenaient des taux de perfluorés supérieurs à différents seuils.
Parfois appelés "polluants éternels", les perfluorés (PFC) et polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de composés chimiques de synthèse regroupant plus de 4.700 molécules soupçonnées pour certaines d'avoir un impact sur la santé.
"Le site a toujours travaillé en coopération avec les pouvoirs publics et fait preuve de dialogue et de transparence avec les riverains et les salariés", a assuré Arkema.