"Quatre heures, c’est long": prise en otage lors du braquage de la SAAMP en janvier 2021, Laura témoigne

"Quatre heures, c’est long." En janvier 2021, Laura est retenue en otage par un groupe d’hommes armés. La première étape d'un scénario savamment orchestré par les ravisseurs qui programment de voler des métaux précieux, dont des lingots d'or, dans la Société d’affinage et apprêts de métaux précieux (SAAMP) à Limonest, une commune située à l’Ouest de Lyon.
"On ne comprend pas trop ce qu'il se passe"
L’affaire est jugée depuis le mardi 12 mars devant la cour d’assises du Rhône. Sept accusés, des hommes, comparaissent jusqu’au 19 mars. Au premier jour du procès, l’ex-otage est revenue sur cette matinée auprès de BFM Lyon.
"Sur le moment, on est un peu dans le déni, on ne comprend pas trop ce qui se passe", explique Laura. Le jeudi 28 janvier 2021, au petit matin, quatre hommes masqués et armés pénètrent au domicile d’un employé de la SAAMP. L’homme, son fils et Laura, sa belle-fille, sont embarqués dans une fourgonnette.
A l’arrière du véhicule, qui prend la direction de la SAAMP, la jeune femme "pense à tout autre chose". "Des choses un peu anodines", poursuit-elle. "Je sais que j’avais beaucoup de moments d’absence dans le camion."
La jeune femme a "l’impression de ne plus être là". "Comme si je dormais", poursuit-elle. "Quatre heures, c’est long donc on a le temps, un peu, de réfléchir."
"Savoir si tout va bien, s'il ne va rien nous arriver"
Au fond de la fourgonnette, Laura reste en alerte et traque le moindre détail suspect. "Quand il y a des bruits et des choses qui sortent un peu de l’ordinaire on se pose toujours un peu la question de savoir si tout va bien, s’il ne va rien nous arriver."
La camionnette, où Laura est retenue en otage, s’arrête devant la Société d’affinage et apprêts de métaux précieux. Les voleurs ordonnent à l’employé de se présenter à son poste à 7h20 pour l’ouverture de l’usine.
Il reçoit les instructions de ses ravisseurs sur une boucle Whatsapp et récupère 90 kilogrammes de métaux précieux, dont des lingots d’or et d’argent, des vagues et une grenaille d’or. Un butin, estimé à 2,8 millions d'euros, qu’il remet à deux des kidnappeurs. Laura et son compagnon sont alors libérés.
"Avec le recul, on a forcément des traumatismes par rapport au sommeil ou au fait de dormir seule", explique l’ex-otage. "On leur en veut toujours dans un sens où, quelque part, ils ont créé des traumatismes chez nous."
Aujourd’hui, Laura attend de la justice qu’elle fasse "son boulot et de juger ça comme il se doit".
Au printemps 2021, cinq accusés ont été arrêtés à l’issue d’une enquête guidée par un "renseignement" aux forces de l’ordre. Un autre a été interpellé en octobre 2021. Le dernier s’est rendu au début de l’année 2024.