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Manifestation anti-pass sanitaire: un jeune homme interpellé à Lyon dénonce la violence des gendarmes

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Le jeune homme de 27 ans a été condamné ce lundi en comparution immédiate à six mois de prison avec sursis avec 105h de travaux d'intérêt général. Il a porté plainte ce jeudi contre quatre gendarmes.

Jeremy, un homme de 27 ans, fait partie de la dizaine de personnes interpellées à Lyon samedi dernier lors d'une manifestation anti-pass sanitaire. Il a été condamné ce lundi en comparution immédiate à six mois de prison avec sursis avec 105h de travaux d'intérêt général et un an d’interdiction de manifester dans le Rhône, a appris BFM Lyon.

Arrêté pour avoir lancé un reste de bombe lacrymogène sur les forces de l'ordre, Jeremy accuse les gendarmes de violences et d'insultes. Sur une vidéo de son interpellation que BFM Lyon a pu se procurer, un gendarme écrase la cheville du jeune homme alors qu'un autre lui assène un coup de coude dans les côtes.

Sur une seconde vidéo publiée par le groupe libertaire Lyon Rebellion sur Facebook, un gendarme lance une insulte homophobe à Jeremy.

45 jours d'ITT pour une fracture à l'épaule

Après son interpellation, l'homme a reçu 45 jours d'ITT pour une facture de l'épaule du bras gauche. Il est allé porter plainte ce jeudi avec ses parents contre quatre gendarmes dont deux sont formellement identifiés car ils figurent dans le procès-verbal de sa condamnation. 

Au micro de BFM Lyon, il se dit encore très choqué de ses 48 heures en garde à vue.

"Je dors peu la nuit, je ne sais pas si c'est dû au stress, à l'aspect psychique mais en tout cas, je dors un peu par phases d'épuisement. J'essaie de me détacher de tout ça. Ça a été extrêmement choquant et traumatisant pour moi, la période de 48 heures en garde à vue où j'étais traité comme un criminel sans aucun droit", déclare le jeune homme.

Une intervention "illégitime" pour son avocat

Pour son avocat Me Henri-Pierre Vergnon, deux actes posent problème dans cette arrestation: la violence et le nombre de gendarmes qui ont interpellé Jeremy.

"Quand on se met à quatre pour coucher au sol une personne et ensuite la maintenir alors qu'elle ne cesse de crier en demandant effectivement qu'on arrête cette intervention qui est illégitime, non pas dans son principe mais dans la puissance qui y est mise, forcément on doit considérer que l'intervention est tout à fait irrégulière", explique Me Henri-Pierre Vergnon à BFM Lyon.

L'avocat dénonce les "conséquences induites" de cette interpellation, notamment l'épaule fracturée de son client et affirme "qu'on ne peut pas admettre qu'au titre du maintien de l'ordre, ce type de comportement puisse perdurer au sein de la gendarmerie française".

Contactée par BFM Lyon, la Direction générale de la gendarmerie a déclaré qu'elle n'était pas au courant de cette affaire.

Hugo Francés avec Marine Langlois