Lyon: pourquoi les agents municipaux sont-ils en grève ce jeudi?

Les agents municipaux de la ville de Lyon sont en grève ce jeudi. Ils manifestent de nouveau contre la loi de transformation de la fonction publique et estiment que la mairie "casse" la grève.

Après une journée de mobilisation début septembre, les agents municipaux lyonnais sont en grève ce jeudi contre l'augmentation de leur temps de travail.

En effet, dès le 1er janvier leur temps de travail va augmenter, en application de la loi de transformation de la fonction publique, votée en 2019. La loi impose aux agents municipaux de travailler 1607 heures par an au minimum, ce qui n'est pas le cas actuellement à la ville de Lyon.

La revalorisation des salaires ne calme pas

La mairie se justifie en expliquant que la loi a été votée et qu'il doit la faire appliquer. Mais pour les syndicats "le progrès social ce n'est pas de faire travailler plus".

"Ce n'est pas dans les gênes des écologistes et de la France Insoumise de nous faire bosser plus" assure Sébastien Douillet, secrétaire général CGT-Ville de Lyon, invité de BFM Lyon ce mercredi.

La semaine dernière le maire Grégory Doucet et Laurent Bosetti, son adjoint délégué à la promotion des services publics, ont annoncé dans un communiqué la revalorisation des salaires de ces agents. L'enveloppe de 6,6 millions d'euros n'a pourtant pas atténué la gronde des agents municipaux lyonnais qui estiment que le maire "achète" la mobilisation.

Une communication difficile avec la mairie

De plus, les syndicats jugent que la mairie "casse" la grève. La mairie de Lyon s'en défend, expliquant simplement demander aux agents de se prononcer 48 heures à l'avance, pour pouvoir organiser les services de la ville, comme pouvoir servir dans les cantines scolaires.

"Il a rajouté que ces agents-là, même s'ils font deux heures de grève, seront sanctionnés par une journée de salaire en moins", renchérit Sébastien Douillet.

Les agents municipaux déplorent le manque de communication avec les élus locaux. Les deux parties se sont rencontrées plusieurs fois ces dernières semaines mais Sébastien Douillet, estime que "pour avoir un dialogue social, il faut qu'il y ait un échange entre deux parties". "Là on est entendu mais pas écouté" regrette le syndicaliste.

"Dès le début de la mandature, mon adjoint a engagé un dialogue avec les organisations syndicales pour élaborer un pacte social qu'on a déjà présenté et voté au printemps dernier" se défend Grégory Doucet au micro de BFM Lyon.

En parallèle de l'augmentation de salaire, "on va embaucher plusieurs centaines d'agents sur la mandature, on a déjà 150 postes qui sont ouverts" assure l'élu EELV.

"On investit concrètement dans les services publics en embauchant et augmentant les salaires. L'effort, il est considérable", juge le maire de Lyon.

Une nouvelle réunion devrait avoir lieu ce jeudi entre les syndicats et Laurent Bosetti.

Alicia Foricher