Lyon: les riverains de la Guillotière soulagés par la présence policière mais inquiets pour l'avenir

Le 15/12/2021 à 21h18

Depuis que 30 CRS ont été déployés en renfort pour sécuriser le quartier victime d'insécurité, le marché à la sauvette a disparu et la vie de quartier a repris, mais les habitants restent méfiants.

Le calme à la Guillotière va-t-il durer? Ces derniers mois, riverains et commerçants ont manifesté contre l'insécurité dans ce quartier lyonnais. En novembre, MacDonald et le supermarché Casino se sont vus contraints de fermer plus tôt le soir pour la même raison. Elles ont fait machine arrière en ce début de semaine. Depuis que le ministère de l'Intérieur a envoyé 30 CRS en renfort et que la préfecture a concentré ses efforts sur le sujet, le marché à la sauvette a disparu.

Ces derniers jours, les riverains notent une amélioration de leur quotidien: "La présence policière est un plus, maintenant il faut que ça dure", estime une habitante au micro de BFM Lyon. "La place et les alentours sont apaisés, on arrive à avoir une vie de quartier qui reprend, même si dès qu'ils [les policiers] ne sont plus là, les choses reprennent comme avant", dit un autre.

Julien Deschamps, président du collectif des commerces du cours Gambetta entend les mêmes échos chez ses clients: "Des clients disent merci, qu'ils ont enfin pu faire leurs courses".

Une présence policière quotidienne menacée?

Mais d'autres commerçants comme Frédéric Lopez-Alvarez, gérant du Best Bagels Gambetta, se méfie de cette amélioration: "Il suffit d'un rien pour que tout se réinstalle. C'est beaucoup plus acceptable, maintenant il faut que ça perdure. Moi j'ai besoin d'avoir une présence régulière, des contrôles réguliers pour que ça fonctionne", dit-il au micro de BFM Lyon.

En effet, la présence policière permanente pourrait disparaître d'ici quelques semaines. D'une part parce que les renforts de CRS étaient éphémères, d'autre part parce que l'État et ses préfectures rechignent à installer des dispositifs statiques alors que les forces de l'ordre représentent des cibles potentielles pour des terroristes.

L'installation d'un commissariat

Un constat que regrette Bruno Dupuis, vice-président de l'association des commerces du cours Gambetta, sur BFM Lyon: "Il faut faire un bilan sérieux de cette présence quotidienne, je ne pense pas que ce soit un vain investissement puisqu'en temps normal, il y a des interventions deux ou trois fois par jour".

Lui demande même l'installation d'un commissariat dans le quartier: "Il doit y avoir possibilité de créer un mouvement continu de police vers cette place si on ne peut pas mettre en statique, et peut-être une réflexion de fond sur un commissariat".