Lyon: deux bars de la Croix-Rousse contestent leur fermeture administrative

Si la Ville avance des risques de sécurité, les gérants dénoncent un acharnement.

C'est la deuxième fois en deux semaines. Après le bar "Les valseuses", contraint le 28 février dernier à fermer ses portes par arrêté municipal, "L'ambuscade" a subi le même sort le 7 mars. Les services de la municipalité ont constaté, lors de contrôles menés avec la police au sein des deux établissements situés dans les pentes de la Croix-Rousse, des "irrégularités" et des normes de sécurité "non respectées".

Tristesse et colère

Les bars, eux, contestent leur fermeture et dénoncent les méthodes de la Ville. "Ils auraient dû venir contrôler puis nous faire des recommandations, par exemple 'là il manque un extincteur, là il y a ci, il y a ça'... Et puis on vous met une mise en demeure, on vous accompagne, on vous explique comment vous mettre à jour par rapport à tout ça... Ça aurait dû se passer comme ça, et pas 'bonjour, vous êtes fermés, circulez il y a rien à voir'", dénonce Mouz, le gérant des Valseuses au micro de BFM Lyon.

Dans un communiqué publié sur Facebook, "L'Ambuscade" fait part de sa "tristesse" et sa "colère".

"La gentrification des pentes de la Croix-Rousse arrive tout de même à tuer la culture à petit feu et détruire des petites associations à but non lucratif", peut-on y lire.

Les plaintes des riverains pointées du doigt

Pour Mouz, l'action de la mairie est la conséquence de plaintes de riverains, qui reprochent à son établissement, tout comme à L'Ambuscade, d'être trop bruyants. Il y voit lui aussi un signe de gentrification.

"Des riverains se plaignent, mais les bars qui sont là-bas existent depuis 30, 40, 50 ans. Donc, quand ils viennent habiter dans le quartier, ils savent où ils viennent habiter. C'est comme aller habiter à côté d'un aéroport puis se plaindre d'entendre le bruit des avions qui décollent ou atterrissent toute la journée", argue-t-il.

Une pétition, qui a pour le moment récolté 2200 signatures, a été lancée pour réclamer la réouverture des deux bars.

Jade Theerlynck avec Sarah Boumghar