Lyon: des sociétés d'ambulance alertent sur les dérives de leurs concurrents

Les ambulanciers seraient-ils devenus des "dangers publics" à Lyon? C’est le terme employé par cinq sociétés d’ambulances lyonnaises dans un courrier adressé à l'inspection du travail.
Une course à la prise en charge
Selon elles, certaines compagnies inciteraient leurs salariés à faire un grand nombre de courses en échange de primes. À la clé, une augmentation de 20% sur la fiche de salaire, mais au prix de journées très longues, qui dépassent parfois les douze heures de travail.
"C’est la course à faire un maximum d’interventions par jour, de prises en charge", explique Bruno Basset, président de la fédération nationale des ambulanciers privés à BFM Lyon. "Et du coup, des dérives sur le Code de la route."
"On peut gagner du temps de travail sur la route en allant très, très vite, en déposant les patients très rapidement sans se soucier de leur état, en prenant deux patients dans la même ambulance", expliquait même début juin un ambulancier à nos confrères de franceinfo.
Ces pratiques sont en partie dues à un système de rémunération jugé obsolète. "Notre révision tarifaire a été, pour les dernières négociations, d’une augmentation de 2,7% du tarif sur le transport assis et de 5% sur le transport couché", indique Bruno Basset.
"Alors que nous étions déjà une profession peu rentable avec des marges qui étaient de moins de 1%, aujourd’hui, les fonds propres des entreprises (...) ont été entamés. La trésorerie, il n’y en a plus et nous vivons depuis plusieurs années sous système de perfusion."
20 contrôles réalisés dans les sociétés
Début juin, l’inspection du travail a commencé une enquête. Vingt contrôles ont été réalisés, sans résultat. Désormais les agents se focalisent sur le respect de la durée légale du temps de travail.
"Maintenant, on rentre dans une enquête vraiment administrative dans laquelle on va aller contacter toutes ces sociétés", rapporte Julie Nardin, responsable du pôle travail à l’inspection du travail. "Pour savoir ce qu’elles appliquent comme réglementation, pour vérifier les bulletins de salaire, les décomptes horaires."
En cas de pratiques illégales, l’inspection du travail pourrait prononcer des rappels à la loi, voire sanctionner les compagnies d’ambulance d’une amende.