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Le Nutri-score "stigmatisant" pour le patrimoine culinaire? L’UFC-Que-Choisir a passé au crible les produits rhônalpins

Une table dressée dans un bouchon lyonnais.

Une table dressée dans un bouchon lyonnais. - PHILIPPE DESMAZES / AFP

L'antenne lyonnaise de l'association UFC-Que-Choisir a rendu publique les résultats de son enquête menée sur les spécialités locales et l'assure: le nutri-score ne stigmatisera pas le patrimoine culinaire.

Le patrimoine culinaire régional est sauf. Pour inverser les chiffres de l’obésité et de surpoids chez l’enfant et l’adulte en France, ces taux ayant été multipliés par six depuis les années 60 pour les plus jeunes, les autorités européennes ont prévu d’imposer un étiquetage nutritionnel visible sur les denrées alimentaires d’ici la fin de l’année.

Un choix qui fait bondir certains lobbys industriels qui craignent que les produits régionaux ne soient stigmatisés avec le déploiement, à plus grande échelle, des fameuses étiquettes nutri-score déjà utilisées en France. Celles-ci sont reconnaissables grâce aux fameuses lettres A,B,C,D,E, accompagnées d'un code couleur du vert au rouge.

Récemment, les producteurs de Roquefort ont dénoncé ce système de notation, qui classe systématiquement leurs produits dans la plus mauvaise catégorie.

Les cardons lyonnais et les châtaignes d'Ardèche dans le vert

Et dans le Lyonnais? Les produits locaux de l’ex-région Rhône-Alpes ne seraient que graisses et calories? Une idée reçue selon l’association UFC-Que-Choisir qui a mené l'enquête sur 41 produits régionaux. Le résultat est clair: non, le nutri-score ne stigmatise pas le patrimoine culinaire.

Plus surprenant encore, sur les 41 produits testés, 23 d’entre eux ont un nutri-score dit "favorable", correspondant aux lettres A, B et C.

Les cardons lyonnais et les châtaignes d’Ardèche AOP sont les bons élèves puisque sources de fibres, de minéraux et de vitamines. Les poulets de l'Ain, de l'Ardèche ou de la Drôme, sources de protéines, s’en sortent aussi très bien. Le gratin dauphinois et les ravioles, bien que copieux, ont quant à eux obtenu la lettre C.

Un classement qui "ne vise en aucun cas à dénigrer"

Sans grande surprise, le reblochon, le saucisson à cuire et les pognes de Romans ont un nutri-score D ou E. Un classement qui se justifie par la forte teneur en matières grasses saturées et à la présence en assez grande quantité de sel, entre autres.

"Contrairement à ce que prétendent les opposants au Nutri-Score, il apparaît que les aliments traditionnels de Nutri-Score D ou E représentent en réalité une minorité d'aliments dans notre échantillon", insiste l'association de consommateurs.

L'UFC-Que Choisir rappelle que ce classement "ne vise en aucun cas à les dénigrer (les produits D ou E, Ndlr), ni à en interdire leur consommation, mais signifie qu’il est recommandé de les consommer en quantités modérées et à des fréquences raisonnables".

L’association a transmis les résultats de son enquête à la Commission européenne.

Charlotte Lesage