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Le coq Ricco est-il trop bruyant? Ses propriétaires devant le tribunal de Bourgoin-Jallieu ce mardi

Le coq Ricco à Boussieu (Isère)

Le coq Ricco à Boussieu (Isère) - BFMTV

Assignés en justice par une voisine qui accuse leur coq Ricco de chanter à toute heure dans le hameau de Boussieu (Isère), les propriétaires de l’animal comparaissent ce mardi 13 mai devant le tribunal judiciaire de Bourgoin-Jallieu.

Les propriétaires du coq Ricco connaîtront enfin le sort de leur animal ce mardi 13 mai, devant le tribunal judiciaire de Bourgoin-Jallieu (Isère). Assignés en justice en septembre 2024 par une voisine installée dans le haleau de Boissieu depuis 2021, celle-ci affirme ne plus supporter les chants du volatile, qu’elle dit entendre "toute la journée".

Une médiation infructueuse

Une tentative préalable de médiation à la mairie n'a pas abouti. Les propriétaires se disent "blasés de la querelle de voisinage". Selon eux, Ricco n’est pas dérangeant, d’autant qu’il vit "à côté d’une ferme" et "ne chante jamais avant 8h30".

"Là, on subit, de toute façon on est obligés d'y aller. Ce n'est pas nous qui avons intenté ce recours. C’est quand même une situation qui ne devrait pas se retrouver au tribunal, et en même temps, c’est peut-être aussi un problème de société", confie Alexia Charreton à BFM Lyon, aux côtés de son conjoint Franck.

Le couple espère que la justice leur donnera raison, en reconnaissant le caractère rural de leur quartier. Ils invoquent la loi promulguée après l’affaire du coq Maurice en 2021, qui protège les bruits de la campagne considérés comme un "patrimoine sensoriel" des zones rurales françaises.

Une loi récente au cœur des débats

Un enjeu qui sera au cœur des débats lors du procès, mais qui ne sera pas facile à trancher, la notion de "bruits de la campagne" n'étant pas encore clairement définie sur le plan juridique.

"Il faut que le juge reconnaisse qu’à Boissieu, un coq a tout à fait sa place, à côté d’une ferme en plus. Et qu’en France, on peut avoir des coqs. On n’a pas à être poursuivi en justice par des nouveaux habitants sous prétexte qu’ils ne supportent pas ces sons-là", insiste Alexia.

Le couple pourrait bénéficier de la loi du 15 avril 2024, qui vise à réguler les conflits de voisinage. Ce texte prévoit que la responsabilité d’un habitant ne peut être engagée si le trouble est antérieur à l'installation de la personne se plaignant. Or, la voisine ne réside dans le hameau que depuis peu.

Mais au-delà du sort de Ricco, c’est aussi le risque financier qui plane. Les propriétaires risquent de devoir verser jusqu’à 4.500 euros d’indemnités, somme que la plaignante réclame depuis le début au titre de préjudice subi.

Victoria Solano avec Alexandre Simoes