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Jet de soupe sur un tableau de Monet à Lyon: deux mois de prison avec sursis requis

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Trois mois après, les deux activistes qui ont aspergé de soupe un tableau de Monet au musée des Beaux-Arts de Lyon ont été jugées ce mardi 21 mai.

Des militantes écologistes face à la justice. Deux femmes de 20 et 23 ans, appartenant au collectif "Riposte alimentaire", ont été jugées ce mardi 21 mai dans l'après-midi au tribunal correctionnel de Lyon pour "dégradation de bien culturel en réunion". Le procureur de la République a requis deux mois de prison avec sursis contre les accusées.

Le 10 février dernier, elles avaient aspergé de soupe Le Printemps, un tableau de Claude Monet exposé au musée des Beaux-Arts lyonnais. Peu après ce geste, elles avaient prononcé un discours afin de réclamer un système alimentaire basé sur le modèle de la Sécurité Sociale.

La toile était protégée par une vitre et n’avait donc pas été dégradée par le jet de soupe. Le cadre, lui, a en revanche été sérieusement abîmé par le liquide. La décision a été mise en délibéré au 18 juin prochain. L’acte avait été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, notamment ceux de groupe auquel appartiennent les deux prévenues, où il a été visionné plus d’un million de fois.

"Nous sommes dans une urgence climatique et tous les recours légaux ont été utilisés et rien ne change. On est obligé d'utiliser des moyens illégaux, mais non-violents, pour alerter sur la situation. Il n'y avait aucune volonté de dégrader. On a choisi le tableau parce que justement, il était protégé", se justifie au micro de BFM Lyon l'une des militantes accusées. Face à la cour, leurs avocats ont plaidé "l'état de nécessité", c'est-à-dire une action menée face à un danger imminent.

Les tableaux pris pour cible par les activistes

Au moment des faits, le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, avait indiqué désapprouver cette action mais avait affirmé que “face à l’urgence climatique, l’angoisse est légitime".

"Nous y répondons par une action résolue”, avait-il écrit. Une réaction qui avait suscité une vive réaction de l’opposition.

Depuis 2022, les actions visant des œuvres d’art menées par des militants écologistes se multiplient en Europe. Deux activistes avaient collé leur main sur les cadres de deux tableaux de Goya au musée du Prado, à Madrid. Les Tournesols de Van Gogh à Londres avaient eux aussi été victimes d’un jet de soupe. Plus récemment encore, de la purée de pommes de terre avait été étalée sur une œuvre de Claude Monet à Potsdam, près de Berlin.

Jade Theerlynck avec Sylvain Allemand