"Je ne sais pas où aller": à Lyon, l'inquiétude face à la menace d'expulsion du squat Pyramide

Les 250 personnes qui ont trouvé refuge dans le squat Pyramide, dans le 7e arrondissement de Lyon, sont toujours sous la menace d'une expulsion. Le propriétaire du bâtiment a en effet demandé à ce que les personnes résidant sur place partent des lieux.
Les résidents du bâtiment de Gerland avaient déjà été sommés de quitter l'immeuble avant le mardi 12 septembre. Mais sans solution de relogement, les familles n'avaient pas donné suite à la missive.
C'est la préfecture qui, in fine, va décider de leur sort. Pour l'instant aucune décision n'a encore été prise, et avec l'arrivée de l'hiver l'inquiétude est de mise pour les squatteurs.
"On est menacé d'expulsion, je travaille et je marche avec tous mes documents dans mon sac (...) J'ai peur de retourner dans la rue car je pourrais être agressée ou faire l'objet de propositions malsaines", alerte cette résidente à visage couvert.
"On ne peut pas se retrouver dehors"
Parmi les habitants du bâtiment, beaucoup affirment avoir appelé le 115 afin d'obtenir une solution de relogement. Mais selon les collectifs défendant la cause des squatteurs, ces derniers n'avaient pas eu de proposition pérenne de relogement.
Pour cet autre résident du squat Pyramide, il est impossible de voir "des enfants, des gens qui sont malades, des personnes âgées" se retrouver dans la rue. "J'ai des craintes car je ne sais pas où aller. Je n'ai pas de logement, et on ne peut pas se retrouver dehors", explique cet homme logeant dans le squat.
De son côté, cet autre squatteur assure ne pas être effrayé à l'idée de devoir dormir dehors, une habitude qu'il a déjà dû prendre quelques mois auparavant.
"Cela fait à peine deux mois que je suis dans ce squat, mais j'ai passé tout l'été à dormir dehors. Donc ça ne me fait pas peur mais ce n'est pas une vie! Imaginez-vous dormir ou passer toute une vie dans la rue", se désole-t-il au micro de BFM Lyon.
En septembre dernier, la préfecture du Rhône expliquait à BFM Lyon que si aucune date n'avait encore été fixée pour procéder à l'expulsion, cette dernière aurait bien lieu afin de se conformer à une décision de justice.