Incendie mortel de Vaulx-en-Velin: Ali témoigne après avoir perdu cinq enfants et sa femme

Un incendie mortel a eu lieu dans cet immeuble de Vaulx-en-Velin - BFM Lyon
Ali Mahamud a perdu cinq enfants et sa femme dans l'incendie qui a fait dix victimes et 24 blessés, à Vaulx-en-Velin, en décembre 2022. Aujourd'hui hébergé provisoirement dans un hôtel de Lyon, il cherche encore un logement digne pour faire son deuil et se reconstruire.
"J'ai vécu un événement tragique"
Mouna, 42 ans, Asma, 4 ans, Mohamed, 7 ans, Abdinajib, 9 ans, Dalmar, 12 ans et Fatha, 22 ans, ont perdu la vie, cette nuit fatidique, dans le logement familial, situé au 12 chemin des Barques. A nos confrères du Progrès, le quinquagénaire raconte sa peine. "J’ai vécu un événement tragique. La douleur est encore vive. Je suis suivi par un médecin et un psychologue. Le deuil n’est pas digéré, cela va prendre du temps".
Quelques jours avant le terrible drame, il vivait à 600 km de là, à Angers. Il avait décidé de rejoindre sa femme, qui s'était installée à Lyon en 2018. Aujourd'hui, il voudrait retrouver un semblant de vie normale. Mais cela n'est pas encore gagné: un de ses trois enfants miraculés est placé en famille d'accueil depuis janvier et les deux autres sont toujours hospitalisés après avoir sauté par le balcon du 4e étage.
Se tourner vers la foi
Pour continuer à vivre, Ali s'est tourné vers la religion. "La foi en Allah me permet d’apaiser ma souffrance. La douleur est présente tous les jours. Mais j’ai découvert des facultés de résistance en moi que je n’imaginais pas…", a-t-il confié au Progrès.
Il explique que "c’est difficile d’avoir de la colère envers quelqu’un". "J’espère que les résultats de l’enquête permettront d’identifier le ou les responsables. Mais je n’ai aucune nouvelle pour l’instant."
"J'ai besoin d'un repos total"
Si la piste criminelle n'est pas privilégiée, plusieurs hypothèses sont à l'étude, et notamment celle de la possible utilisation d'un chauffage d'appoint défectueux dans le hall de cet immeuble.
S'il est impossible pour Ali de parler de son avenir professionnel, il souhaite souffler "une seule seconde", ce qu'il n'a pas pu faire depuis l'incendie. "Ça me fait mal de me souvenir de tout ça. Jusqu’à maintenant, j’ai le sentiment d’être un soldat en situation de survie. J’aimerais juste souffler et faire le deuil. J’ai besoin d’un repos total."