"Il faut que ça cesse": à Lyon, des commerçants du quartier de la Charité à bout à cause des cambriolages

Ils sont excédés. Depuis le mois de septembre, les commerçants du quartier de la Charité dans le 2e arrondissement de Lyon sont victimes de cambriolages en série. Boucherie, fromagerie, librairie, restaurants, tous les commerçants de ce quartier du sud de la place Bellecour sont visités par des voleurs.
C'est le cas de Frédéric Bello. Il a été victime de cinq cambriolages en quatre mois. Ce restaurateur et boucher lyonnais a été obligé d'investir massivement pour sécuriser ses deux commerces. Un coût important.
"Un rideau de fer ça coûte 5.000 euros, les caméras de surveillance c'est plus de 100 euros par mois, les bars de fers (...) ce sont des milliers et des milliers d'euros", explique le propriétaire de la boucherie Bello et du restaurant B.L.O, au micro de BFM Lyon.
"Il y a une colère qui monte"
Sa voisine, fromagère, s'est fait fracturer sa porte trois fois en une semaine. Elle aussi va installer un rideau de fer dans quelques jours. Un peu plus loin, c'est une librairie qui s'est fait dérober plusieurs centaines d'euros fin décembre.
"L'assurance nous avait expliqué qu'il n'était peut-être pas nécessaire de mettre une grosse sécurité vu que le commissariat est à côté. Mais comme le commissariat est en travaux, il semblerait que ça ait un impact sur le nombre de cambriolages dans le quartier", estime Lucas Guillaume, salarié de la librairie "Adrienne".
Pour les commerçants, c'est le ras-le-bol et ils s'interrogent sur les moyens policiers déployés dans le quartier. Selon Fabrice Bonnot, restaurateur et président de l'association des commerçants du quartier Charité Bellecour, il y "un manque de surveillance actuellement dans le quartier".
"Aujourd'hui il faut que ça cesse parce qu'il y a une colère qui monte auprès des commerces quand on voit qu'ils essayent de rentrer dans nos commerces par les parties communes, par les façades des immeubles, par le toit", poursuit le président de l'association.
Les commerçants ont créé une conversation en ligne pour assurer la tranquillité du quartier Charité. Certains à bout, se disent même prêt à dormir dans leurs commerces.
Plus de caméras de surveillance?
Les commerçants du secteur ont rencontré la préfecture, la ville de Lyon et la mairie d'arrondissement pour alerter sur la situation dans le quartier. Pour l'adjoint Les Républicains du 2e arrondissement, ces cambriolages sont dus à un manque de policiers mais également de caméras de vidéo-surveillance.
"Pour lutter contre ces délinquances du quotidien, il y a deux leviers: un redéploiement de caméras de vidéosurveillance avec l'entretien du parc parce que certaines ne fonctionnent pas (...) et le deuxième levier c'est la présence plus massive de policiers municipaux sur la voie publique, de jour comme de nuit", argue Jean-Stéphane Chaillet, à BFM Lyon.
En juillet dernier, la métropole de Lyon a voté une enveloppe d’un million d’euros pour aider les commerçants à sécuriser leur boutique. L’aide peut aller jusqu’à 5.000 euros par commerce.