Festival néonazi en Isère: les habitants stupéfaits, la mairie porte plainte

L'évènement avait été identifié par les autorités comme un rassemblement néonazi, motivant cinq préfectures de la région à l'interdire. Malgré tout, environ 150 personnes se sont rendues au concert du groupe polonais Graveland, samedi 24 février à Vézeronce-Curtin (Isère).
"On pensait que c'était un anniversaire ou un mariage, mais une rave party, surtout néonazie..." s'étonne encore un habitant sidéré. Cependant, "on ne les a pas entendus, ils n'ont pas fait de bruit, ils ont été propres, ils n'ont rien cassé", note-t-il.
"On s'est un peu inquiétés, vu que c'était interdit, on a rentré les voitures", raconte une autre habitante.
Un important dispositif de sécurité avait été déployé en prévision du festival: cinq barrages de police sécurisaient le secteur et 80 gendarmes étaient mobilisés. 330 véhicules ont été contrôlés aux abords du site.
"On se sent presque responsable"
La salle des fêtes de Vézeronce-Curtin avait été réservée deux mois plus tôt: les organisateurs avaient prétexté un anniversaire. Mais récemment, les affiches annonçant la venue du groupe polonais Graveland, connu pour ses textes à la gloire du IIIe Reich, avaient trahi la véritable nature de l'évènement.
"Tout était dans les règles", note le maire de la commune, Maurice Belantan. "Mais c'est vrai que ce n'est pas le type de manifestation auquel on s'attendait. A un moment, on se questionne, on se sent presque responsable."
"On ne peut pas tout contrôler, on ne peut pas tout savoir, et ce genre de chose, ça nous fait réfléchir", avoue l'édile. La mairie a indiqué avoir déposé une plainte.