"Entre 80 et 100% de pertes": les viticulteurs du Rhône face aux dégâts considérables du gel

Du jamais vu depuis 1938 pour Michaël Gérin, viticulteur dans le Rhône. Après l'épisode de gel survenu ces derniers jours, les dégâts sont considérables dans les vignes du département. C'est notamment le cas à Ampuis, au sud de Lyon, où l'on cultive notamment l'appellation renommée des Côte-Roties.
"Pour Côtes-Roties c'est entre 80 et 100% de pertes pour la prochaine récolte. C'est vraiment catastrophique et en même temps inédit. Mon père ne l'a jamais vu et mon grand-père ne s'en rappelle à peine la dernière fois que c'est arrivé" explique Mickaël Gérin, vigneron et président du syndicat des Côte-Roties, sur BFM Lyon.
Un phénomène "très rare"
Les pertes financières vont se chiffrer en "plusieurs millions d'euros de chiffre d'affaires" juge le viticulteur. L'homme est sur le qui-vive depuis ce jeudi pour répondre à ses collègues. "Même si je n'ai pas beaucoup de réponses", avoue Mickaël Gérin.
"Ce sera la plus petite récolte des Côtes du Rhône de ces 40 dernières années", complète auprès de l'AFP Philippe Pellaton, président d'Inter-Rhône, qui évalue à "environ 80 à 90%" les pertes subies sur les appellations de la Vallée du Rhône (près de 68.000 hectares).
"Le phénomène a touché presque l'intégralité du territoire, ce qui est très rare. Ca n'était pas arrivé depuis des dizaines d'années. Normalement, on a des épisodes de gel bien plus localisés", ajoute le responsable, qui prévient: "les viticulteurs sont catastrophés, abattus".
Une aide de l'Etat
"On a alerté les députés hier qui se sont mobilisés pour signer cette pétition pour alerter le Premier ministre et le ministre de l'Agriculture", explique Mickaël Gérin. Depuis le gouvernement a annoncé jeudi soir le déploiement d'une aide aux exploitants via le régime de calamité agricole.
"Mais il va vraiment falloir aider les vignerons français à continuer d'investir et de s'occuper de leur vigne", ces derniers étaient déjà touchés de plein fouet par la crise sanitaire et la fermeture des restaurants.
Désormais "le travail d'ébourgeonnage va être encore plus méticuleux. Il va falloir aller sur toutes les parcelles faire au cas par cas" indique le viticulteur. "On va avoir besoin de main-d'oeuvre. Il va falloir aider nos vignes à redémarrer, à être en forme."