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Déserts médicaux: avec 11 médecins pour 5.000 habitants, la ville d'Amplepuis à contre-courant

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Si d'autres territoires sont de véritables déserts médicaux, cette commune du Beaujolais a investi 80.000 euros en 2013 afin de créer un centre municipal de santé attractif pour les professionnels.

C'est une anomalie dans un secteur où les médecins se font rares. La ville d'Amplepuis, dans le Rhône, compte 11 professionnels de santé pour à peine plus de 5.000 habitants. Résultat, pas de pénurie et les patients du Beaujolais affluent bien au-delà de la commune pour se faire soigner.

"À Chambost-Allières, on a un médecin mais il n'est pas souvent là et on galère pour avoir des rendez-vous", confirme Isabelle, 53 ans, qui s'est donc rabattue sur le pôle de santé.

"J'ai rendez-vous avec un neurologue. On voulait m'envoyer à Lyon mais le pharmacien m'a dit qu'il y en avait un sur Amplepuis... Cela fait moins loin", explique de son côté Djelloul, 71 ans, venu de Tarare.

La mairie veut agrandir le centre

Pour convaincre généralistes et spécialistes de s'installer ici, la mairie a sorti les gros moyens. Studios mis à disposition, salaires avantageux et surtout la présence de trois secrétaires médicales payées par la collectivité.

"Nous, on gère l'administratif avec les prises de rendez-vous, la constitution des dossiers, les règlements... Au final, eux n'ont qu'à s'occuper de leurs patients", détaille Maryse Pivot, l'un d'entre elles.

Si le lieu connaît un franc succès, sa mise en place était néanmoins un pari audacieux il y a onze ans. À l'époque, la municipalité avait investi 80.000 euros pour sa construction. Au vu de sa rentabilité, elle aimerait désormais agrandir le centre.

"On met un budget pour le sport, pour le social... Cela ne me gêne pas d'en faire de même pour la santé", assure René Pontet, le maire d'Amplepuis (DVD).

En recrutant un nouveau médecin dans les prochains mois, la ville espère que de nouvelles personnes feront quelques kilomètres de plus pour un rendez-vous dans ses locaux. L'objectif affiché est de passer de 20.000 à 23.000 consultations par an.

Gabriel Joly et Romain Ethuin