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Immobilier: pourquoi les prix des maisons à proximité des villes sont les premiers à remonter

Le prix des maisons remontent dans les périphéries des grandes villes.

Le prix des maisons remontent dans les périphéries des grandes villes. - Pixabay

Si la baisse des prix se poursuit dans les grandes-villes, ils tendent à remonter dans les communes alentour. Dans la continuité d'une tendance apparue pendant le Covid, la maison avec jardin séduit. Le signe d'un rééquilibrage des centres-villes vers les périphéries?

L'hiver approche et le marché immobilier est entré en phase d'hibernation. Les prix ont suivi la même tendance qu'au mois précédent, selon notre baromètre Bien'Ici - BFM Business (réalisé à partir des prix des annonces avant négociations).

"C'est logique qu'il y ait peu d’évolution en novembre parce qu'en fin d'année, il y a moins d’activité qu’au printemps", explique Régis Sébille, data analyste chez Bien'ici.

Ainsi la baisse des prix se poursuit ce mois-ci dans les grandes villes avec -0,5% à Bordeaux et à Nantes, -0,3% à Strasbourg et -0,2% à Grenoble et à Marseille. Dans d'autres, une légère inflexion s'établit avec une hausse de 0,4% à Angers, de 0,3% à Lyon et de 0,2% à Montpellier. Globalement, les prix baissent tout de même de 5 à 7% dans une majorité de grandes villes par rapport à 2023.

Pourtant, malgré le calme apparent, une tendance de fond se dégage. Si les prix dans les grandes villes continuent à baisser, ils ont plutôt tendance à stagner, voire à augmenter dans les communes alentour.

"Dans la plupart des communautés urbaines des grandes villes françaises, on retrouve 2 ou 3 communes dans lesquelles le prix moyen de vente progresse, poussé par l’offre de maisons", explique Régis Sébille.

Un rééquilibrage entre ville et périphérie

Ainsi près de Lille, les prix se maintiennent sur l’année en périphérie, voire augmentent un peu, à l’image de Lambersart (+3%) ou Marquette-lez-Lille (+1%), toujours selon les données de Bien'ici. En périphérie de Nantes, les communes de Basse-Goulaine (+3%), la Chapelle sur Erdre (+4%) et surtout Saint-Aignan Grandlieu (+8%) voient leur prix remonter sur les 12 derniers mois. À l'est de Montpellier, les communes de Saint-Georges d’Orques ou Laverune affichent une progression d’environ +10% sur un an.

"Cette tendance est le signe d'un certain report d’une demande de la ville vers les communes périphériques plus abordables", explique Régis Sébille. "Par exemple à Bordeaux, pour 250.000 euros vous pouvez avoir un appartement T3 dans la ville... ou une maison à Lormon ou à Cenon", illustre-t-il.

C'est vers ces endroits relativement accessibles et où les temps de trajet restent acceptables que se dirige le début de reprise du marché immobilier. Conséquence de cet intérêt croissant, les prix augmentent.

Héritage du Covid

"Ça va avec cette envie d'avoir un lieu de vie confortable avec un jardin et la possibilité de faire du télétravail", analyse Régis Sébille.

"C'est en ligne avec la redéfinition des besoins qu'on observe depuis le Covid."

Une tendance également observée par Seloger, qui note une évolution différente des prix pour les maisons et appartements. Depuis cet été, la baisse des taux et des prix, accompagnée d'une politique de séduction de la part des banques qui veulent attirer de nouveaux clients, ont favorisé la reprise.

On pouvait donc s'attendre à des hausses de prix globales. Mais depuis la rentrée, les prix des appartements ont diminué de -0,7% tandis que ceux des maisons ont continué à progresser de +0,1%, selon les chiffres de SeLoger.

"Cette tendance, née à l’issue des confinements, a en effet été perturbée par la situation économique des deux dernières années mais pourrait se raviver grâce à l’amélioration actuelle des conditions de crédit", conclut l'agence.

Des loyers qui grimpent

Du côté de la location en revanche, les tarifs repartent à la hausse dans la majorité des villes étudiées, après un léger ralentissement le mois dernier. Les loyers augmentent ainsi dans toutes les grandes villes ce mois-ci à l'exception de Lyon et Paris. La plus forte hausse revient à Strasbourg (+5,7% par rapport au mois dernier).

>> Voici le détail des prix immobiliers (location et achat) ville par ville:

· Les prix de l'immobilier à Paris

· Les prix de l'immobilier à Marseille

· Les prix de l'immobilier à Lyon

· Les prix de l'immobilier à Toulouse

· Les prix de l'immobilier à Nice

· Les prix de l'immobilier à Nantes

· Les prix de l'immobilier à Montpellier

· Les prix de l'immobilier à Strasbourg

· Les prix de l'immobilier à Bordeaux

· Les prix de l'immobilier à Lille

· Les prix de l'immobilier à Rennes

· Les prix de l'immobilier à Saint-Etienne

· Les prix de l'immobilier au Havre

· Les prix de l'immobilier à Toulon

· Les prix de l'immobilier à Grenoble

· Les prix de l'immobilier à Dijon

· Les prix de l'immobilier à Angers

· Les prix de l'immobilier à Nîmes

· Les prix de l'immobilier à Villeurbanne

· Les prix de l'immobilier à Mulhouse

· Les prix de l'immobilier à Rouen

· Les prix de l'immobilier à Caen

· Les prix de l'immobilier à Aix-en-Provence

· Les prix de l'immobilier à Reims

· Les prix de l'immobilier à Boulogne-sur-Mer

· Les prix de l'immobilier à Calais

· Les prix de l'immobilier à Colmar

· Les prix de l'immobilier à Dunkerque

· Les prix de l'immobilier à Gap

*Dans le cadre de ce baromètre mensuel Bienici - BFM Business des prix de l'immobilier, le portail Bienici compile les chiffres (prix à l'achat et loyers inscrits sur les annonces publiées avant négociations) du 1er au 25 de chaque mois et publiés au début du mois suivant. Les prix retenus sont des moyennes sur chaque critère. 29 villes sont analysées: Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Nantes, Montpellier, Strasbourg, Bordeaux, Lille, Rennes, Saint-Etienne, Le Havre, Toulon, Grenoble, Dijon, Angers, Nîmes, Villeurbanne, Mulhouse, Rouen, Caen, Aix-en-Provence, Reims, Boulogne-sur-Mer, Calais, Colmar, Dunkerque et Gap.

Marine Cardot