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Le niveau de production de crédits immobiliers reste soutenu et les taux historiquement bas

En octobre 2021, la production de prêts immobiliers a atteint 24,5 milliard selon les dernières données de la Banque de France.

En octobre 2021, la production de prêts immobiliers a atteint 24,5 milliard selon les dernières données de la Banque de France. - Unsplash

Les dernières statistiques sur la production de crédits aux particuliers de la Banque de France révèlent un taux de croissance annuel de l'encours des crédits immobiliers soutenu.

Effet de rattrapage ou non, le marché immobilier a tourné à plein régime en 2021. Porté par des taux immobiliers au plus bas et les envies d'espace des acquéreurs, le secteur affiche une santé insolente dans l'ancien qui a eu de quoi surprendre post-confinement.

Le nombre de ventes a dépassé 1,2 million à fin août 2021, selon les notaires de France, battant un nouveau record. Conséquence de cette euphorie, les prix ont grimpé depuis le début de l'année... De ce fait, les emprunteurs ont dû mettre plus d'apport personnel sur la table et emprunter sur des durées plus longues. Et le montant des crédits immobiliers a progressé encore et encore.

En octobre 2021, le taux de croissance des encours de crédits immobiliers a été particulièrement élevé (+6,4%) selon la Banque de France, avec une production de 24,5 milliards d'euros et des taux immobiliers stabilisés à 1,13% en moyenne. L'encours brut des crédits atteint 1.201 milliards d'euros.

Alors que les prix atteignent des sommets dans certaines villes et dans un contexte d'incertitudes liées à la dégradation de la situation sanitaire, des signaux de ralentissement sont constatés à la fin de l'année, période traditionnellement plus calme pour le secteur... avec à l'horizon 2022 une remontée progressive des taux de crédit immobilier.

"Une estimation avancée fait apparaître pour novembre un taux de croissance annuel des encours quasi-inchangé [+6,3%, NDLR], une production de crédits à l'habitat stable autour des montants observés ces 6 derniers mois et un taux d'intérêt des crédits nouveaux inchangé", prévoit la Banque de France.

La dernière publication de l'Observatoire Crédit Logement/CSA observe de son côté -3,5% de la production de nouveaux crédits en glissement annuel sur novembre 2021. "Le nombre de prêts mesuré en niveau trimestriel glissant a reculé plus rapidement que la production, de 3.8 % en glissement annuel, alors qu’il augmentait encore de 39.1 % en juin dernier, par référence, il est vrai, à une période équivalente en 2020, qui avait subi de plein fouet le choc du 1er confinement", souligne l'Observatoire.

Les banques cherchent cependant à préserver l'accès au crédit des primo-accédants ou primo-investisseurs, et ce, "en dépit de la reprise de l’inflation et du renforcement des risques de défaut d’une petite partie des emprunteurs", poursuit l'organisme de cautionnement bancaire.

Pour l'année prochaine, "le passage de la loi sur la résiliation infra annuelle de l’assurance emprunteur ainsi que la recommandation du HCSF qui devient une norme juridiquement contraignante devraient rebattre les cartes et pourraient ainsi conduire à un ajustement de la politique tarifaire des banques. Mais il est encore trop tôt pour savoir de quoi 2022 sera fait", analyse Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.

Marion Marten-Pérolin