BFM Grand Littoral
Grand Littoral

Pas-de-Calais: la préfecture revendique la mise à l'abri de 7000 migrants en 2021

placeholder video
La préfecture a publié un bilan de son action humanitaire en 2021, après une année marquée par une forte tension migratoire à la frontière franco-britannique.

6950 migrants ont été mis à l'abri dans le Pas-de-Calais en 2021, dont 98% dans des Centres d'accueil et d'examen des situations (CAES) situés dans les Hauts-de-France, assure la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué publié ce mercredi.

"Comme toujours, les demandes des familles ont été honorées en priorité", ajoute la préfecture qui a pu compter sur un budget de 22 millions d'euros depuis 2017 pour son dispositif humanitaire (alimentation, sanitaire, hébergements, maraudes, gestion des déchets).

La préfecture qui mandate plusieurs associations pour effectuer des maraudes de terrain et des distributions de repas assure que 1406 repas quotidiens et 8 litres d'eau par jour et par personne ont été distribués en moyenne sur l'année 2021.

Des mises à l'abri pas toujours souhaitées

Fin 2021, la préfecture a multiplié les évacuations de campements de migrants illicites dans le département. D'après le dernier rapport du collectif d'ONG Human rights observers, 1330 expulsions ont été recensées en France, dont 77% pour le Calaisis et la ville de Grande-Synthe (Nord). L'État assure avoir systématiquement proposé des mises à l'abri à ceux qui le souhaitaient, bien que celles-ci apparaissent comme forcées lors des expulsions, selon le témoignage des associations de terrain comme Utopia 56.

En effet, de nombreuses personnes exilées refusent de s'éloigner du littoral et donc de retarder leur tentative de passage au Royaume-Uni par la mer. En 2021, 28.000 traversées de la Manche ont été recensées, un record depuis le début de la crise migratoire.

Des évacuations violentes fin 2021

Ces évacuations systématiques ont donné lieu à une grève de la faim d'un prêtre calaisien et de deux militants pro-migrants, qui réclamaient l'arrêt de la destruction et du vol des affaires des personnes exilées lors des expulsions, ainsi qu'une trêve hivernale. Malgré l'intervention du médiateur de l'État Didier Leschi, et la fin de la grève de la faim, l'État n'a pas accédé à la plupart des revendications des militants.

Fin décembre, plusieurs évacuations de camps ont donné lieu à des incidents entre forces de l'ordre d'un côté et migrants ou militants associatifs de l'autre.

Hamza Ouarb avec Louis Chahuneau