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"On en peut plus": à Calais, des maires du littoral se disent "abandonnés par l'État" face à "la problématique migratoire"

Hôtel de ville de Calais ce 8 octobre

Hôtel de ville de Calais ce 8 octobre - BFM Grand Littoral

Quinze maires du littoral de la Manche ont lancé ce mardi 8 octobre un signal de détresse au gouvernement face à "la situation explosive" de la crise migratoire.

Réunis à l'appel de la maire de Calais Natacha Bouchart, 15 maires du littoral de la Manche se sont retrouvés ce mardi 8 octobre à l'hôtel de ville de Calais pour interpeller l'État sur "la problématique migratoire".

À l’issue de la réunion, plusieurs élus ont assuré que l'échange a été productif et bon pour le moral alors qu'ils sont nombreux à se sentir abandonnés par l'État. L'un des participants, Sony Clinquart, maire de Grand-Fort-Philippe, a partagé à BFM Grand Littoral son exaspération.

"La situation est au bord de l'explosion. On en peut plus et les maires que nous sommes ont besoin, au-delà des bons mots, d'avoir des actes concrets pour endiguer ce phénomène parce que c'est catastrophique et nos populations se tournent vers nous, réclament et exigent des réponses fermes et adaptées", résume-t-il au micro de BFM Grand Littoral.

Dans un communiqué ce collectif de maires qui comprend les communes de Calais, Gravelines, Sangatte ou encore Wissant dénonce "une tragédie". Les maires "sont en première ligne, contraints de faire face, sans détenir les moyens nécessaires, à une problématique dont la gestion incombe pourtant à l'État", a ajouté le collectif.

Comportements de plus en plus violents

Ils dénoncent des "comportements de plus en plus violents", des "dispositifs défaillants voire inadaptés" et "les craintes légitimes exprimées par les populations du littoral". Ils ont appelé à un "bras de fer avec le gouvernement britannique" dont la "responsabilité" vis-à-vis de ce que subissent les communes du littoral est "colossale".

Ces maires de différents bords politiques comptent se réunir "prochainement" pour porter des "propositions concrètes" auprès du Premier ministre Michel Barnier. De leur côté, les maires de Dunkerque et Boulogne-sur-Mer ont décliné leur participation à cette action.

Depuis la fin des années 1990, des migrants cherchant à se rendre clandestinement en Grande-Bretagne vivent dans des abris de fortune à Calais et le long du littoral en attendant de traverser la Manche.

Selon la préfecture du Pas-de-Calais, environ un millier de candidats à l'exil séjournent actuellement sur le littoral. 51 personnes sont mortes en tentant la traversée de la Manche depuis début 2024, le plus lourd bilan ces dernières années.

Jérémy Mahieux et Florent Bascoul avec AFP