Calais: rassemblement en hommage aux quatre migrants morts en tentant de traverser la Manche

Rassemblement à Calais ce samedi 6 octobre en hommage aux quatre migrants morts la veille en tentant de traverser la Manche - Franck Crusiaux/AFP
Quelque 150 personnes ont rendu hommage dimanche 6 octobre à Calais aux quatre migrants morts la veille lors de tentatives de traversée de la Manche, a constaté un photographe de l'AFP.
Comme après chaque décès de migrant à la frontière franco-britannique, un rassemblement en hommage aux personnes décédées, un enfant de deux ans, une femme et deux hommes, s'est tenu à Calais à 18h30.
Un autre rassemblement est prévu à Dunkerque lundi soir, selon les associations d'aide aux migrants Utopia 56 et Salam.
Ces quatre décès portent à au moins 51 le nombre de migrants morts dans la Manche en 2024.
Des canots surchargés
Les premiers éléments indiquent que ces quatre migrants ont été "écrasés" dans deux canots surchargés, ont expliqué samedi le préfet du Pas-de-Calais et le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer.
Sur une première embarcation frappée par une panne de moteur, au large de Boulogne-sur-Mer, les secours ont récupéré un petit garçon de deux ans inanimé, qui n'a pas pu être sauvé.
Selon les premiers éléments de l'enquête ouverte par le parquet pour "homicide involontaire" et "association de malfaiteurs", la mère de l'enfant, d'origine somalienne, "aurait confié son fils à un homme pour le porter le temps de monter dans le bateau", a relaté dimanche à l'AFP le procureur, Guirec Le Bras.
Un mouvement de foule fatal
Puis, "un mouvement des personnes présentes dans le bateau aurait fait chuter l'homme qui tenait l'enfant dans ses bras au milieu du bateau, lequel serait mort étouffé sous le poids de cet homme", a-t-il ajouté.
Sur une deuxième embarcation, également surchargée et partie des côtes du Calaisis, "plusieurs pannes moteur ont généré des mouvements de panique".
Trois personnes, deux hommes et une femme d'environ 30 ans, ont été découvertes inanimées au fond de l'embarcation, "vraisemblablement écrasées, étouffées et noyées au moment des bousculades, dans les 40 cm d'eau présents au fond de l'embarcation pneumatique", selon le récit du préfet Jacques Billant samedi.
Par "appât du gain" et "au mépris de la vie humaine", "les réseaux de passeurs font courir toujours plus de risques aux personnes, non seulement des adultes, mais de plus en plus de familles, avec des enfants, des bébés", avait-il fustigé.
A ce stade, personne n'a été interpellé dans le cadre des deux enquêtes ouvertes par le parquet, a indiqué le procureur dimanche matin.