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Nord: des associations dénoncent les conditions dangereuses d'un campement de migrants

Des migrants marchent au camp de Loon-Plage, le 11 octobre 2022.

Des migrants marchent au camp de Loon-Plage, le 11 octobre 2022. - SAMEER AL-DOUMY / AFP

L'un des plus grands campements de migrants est situé sur une plaine marécageuse classée zone Seveso.

Les associations d'aide aux migrants du Dunkerquois (Nord) ont dénoncé vendredi les conditions dangereuses dans lesquelles vivent les exilés d'un des plus grands campements du littoral, à proximité immédiate de sites Seveso, en raison des expulsions successives de leurs lieux de vie.

Une "situation intolérable"

Ce campement est actuellement "situé sur une plaine marécageuse, classée zone Seveso (...) enclavée de part et d'autre entre le Canal de Bourbourg, la D601, la rigole creusée, la voie ferrée et les grillages de Total", pointent, entre autres associations, Utopia56, Médecins du Monde et l'Auberge des migrants.

Elles dénoncent dans un communiqué commun "une situation intolérable et indigne organisée par l'État". Contactée par l'AFP, la préfecture du Nord n'avait pas donné suite en fin de matinée.

Le 20 février, un "dégazage accidentel" de chlore dans une usine de Loon-Plage avait noyé sous un nuage irritant le campement de migrants tout proche, avant le colmatage de la fuite.

L'installation dans cette zone, appartenant au port de Dunkerque, fait suite selon les associations à une importante opération d'expulsion menée le 7 décembre dernier, au cours de laquelle 500 migrants ont dû quitter leur campement de Loon-Plage et se sont réinstallés sur la commune voisine de Mardyck.

Plus largement, depuis l'expulsion à l'automne 2021 d'un hangar de Grande-Synthe, les migrants vivent dans cette zone "sous des tentes, éloignés de tout: il faut parcourir 5 km pour accéder aux transports en commun et aux premiers magasins, et plus de 16 km pour se rendre au centre de santé le plus proche", déplorent-elles.

Le chemin d'accès du campement actuel a également été labouré, compliquant leurs interventions, notamment pour des distributions de repas et d'eau potable, alors que l'Etat n'organise aucune distribution dans cette zone, ajoutent-elles.

Selon Fabien Touchard, coordinateur de l'antenne de Grande-Synthe d'Utopia56, environ 200 migrants vivent actuellement dans ce campement, avec l'espoir de passer en Angleterre, mais leur nombre varie beaucoup d'une semaine à l'autre et s'élève en moyenne, en 2023, de 400 à 500.

A.T. avec AFP