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Migrants: les Britanniques sommés de "tenir leur promesse" de financement par Gérald Darmanin

Gérald Darmanin le 28 mai 2021. Photo d'illustration.

Gérald Darmanin le 28 mai 2021. Photo d'illustration. - LOIC VENANCE © 2019 AFP

En déplacement dans le département du Nord, le ministre de l'Intérieur a appelé le gouvernement britannique à verser "les 63 millions d'euros" promis pour lutter contre le trafic migratoire. Le projet de la mise en branle d'un nouveau traité entre le Royaume-Uni et l'UE sur ces problématiques est aussi évoqué.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a appelé, à l'issue d'un déplacement à Loon-Plage (Nord) ce samedi, le gouvernement britannique à "tenir sa promesse" en versant "les 63 millions d'euros" promis pour financer le renforcement des forces de l'ordre françaises sur les côtes.

Cette somme, détaillée à la fin du mois de juillet dernier et que les Britanniques se sont engagés à débourser entre les années 2021 et 2022, a pour objectif de financer la lutte contre le trafic migratoire.

"Le gouvernement britannique n'a pas payé pour l'instant ce qu'il nous a promis. Nous appelons les Anglais à tenir leur promesse de financement puisque nous tenons la frontière pour eux", a-t-il affirmé.

"20 ans que la France tient la frontière pour nos amis britanniques"

Selon la presse britannique, la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel avait cependant menacé début septembre de ne pas verser cette somme, face aux arrivées record de migrants traversant illégalement la Manche.

"Ca fait plus de 20 ans que la France tient la frontière pour nos amis britanniques", a insisté Gérald Darmanin.

Il a rappelé que "des gendarmes ont été embauchés en plus" et "des moyens technologiques ont été achetés pour garder cette frontière".

"Nous avons réussi à largement diminuer la pression migratoire", a-t-il assuré.

Selon lui, les interpellations d'embarcations clandestines ont progressé de 15 points ces trois derniers mois, passant "de 50% à 65% de bateaux interpellés".

"On doit pouvoir quasiment atteindre 100% si on mettait tous ces moyens et si nos amis britanniques continuent à nous aider comme ils le font", a-t-il estimé.

Un nouveau traité entre l'UE et le Royaume-Uni

"Il faut que nous négociions un traité, puisque Michel Barnier ne l'a pas fait lorsqu'il a négocié le Brexit, qui nous lie sur les questions migratoires", a-t-il lancé depuis Loon-Plage, où les migrants tentent chaque jour de traverser la Manche pour rallier l'Angleterre.

"Je l'ai dit au gouvernement britannique et on attend sa réponse pour engager ces discussions", a-t-il ajouté, promettant que la France portera ce projet lorsqu'elle exercera la présidence semestrielle de l'Union européenne en janvier.

Il a affirmé que la France était "un allié de la Grande-Bretagne" mais "pas son vassal". "Nous sommes là pour tenir une frontière, c'est vrai. Mais nous sommes pour le faire en complémentarité avec nos amis britanniques", a-t-il ajouté.

La question de ces traversées est régulièrement à l'origine de frictions entre Londres et Paris, qui se sont récemment cristallisées sur la question financière.

En parallèle, Gérald Darmanin a également réagi, au micro de BFM Grand Lille, aux propos tenus par Eric Zemmour, qui a vertement critiqué la politique du gouvernement en matière d'immigration. Le pensionnaire actuel de la place Beauveau a dit ne vouloir évoquer "la politique politicienne" et veut parler "des vies humaines" qui se jouent lors des périlleuses traversées de la Manche.

Hugo Roux avec AFP