Le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord "fou de rage" face à l'imprudence des baigneurs

Trois décès de trop. Depuis le début de l'année 2024, déjà trois personnes ont perdu la vie sur les plages françaises de la Manche et de la Mer du Nord, emportées par la marée. Une situation préoccupante pour le préfet maritime, Marc Véran, qui se dit "fou de rage" devant l'imprudence des baigneurs.
"Nous avons fait sortir l’hélicoptère à 18 reprises pour 15 heures de vol. C’est, à la louche, environ 225.000 euros pour sauver des gens qui se sont mis en difficulté alors qu’une simple lecture des horaires de marée aurait permis d’éviter cela", détaille-t-il dans La Voix du Nord.
"Ces heures de vol d’hélicoptère, c’est autant d’heures qu’on ne pourra pas dédier ailleurs. Sans compter la SNSM (la Société nationale de sauvetage en mer) et d’autres qui prennent des risques pour aller les sauver", poursuit le préfet.
En 2023, pas moins de 344 personnes ont été secourues sur l’ensemble de la façade. Un chiffre en baisse par rapport aux 400 sauvetages de 2022, "mais pas assez" du goût du préfet maritime.
En mai dernier, sept personnes avaient été prises en charge par un semi-rigide des sauveteurs côtiers aux abords du fort de l’Heurt au Portel, dans le Pas-de-Calais. Avant que les sauveteurs en mer de Berck ne viennent en aide à une famille proche de se noyer dans la baie d'Authie un mois plus tard, comme le rappelle le quotidien local.
Tous les baigneurs n'ont toutefois pas connu le même sort. Il y a trois semaines, un Belge de 69 ans est ainsi mort à Camiers dans le Pas-de-Calais, malgré le secours d'un kitesurfeur, parvenu tout de même à éviter la noyade à la femme de la victime.
Avant lui, de pareils drames s'étaient produits en tout début d'année dans le Calvados et dans la Manche. Preuve que la problématique devrait perdurer sur tous les littoraux en 2024 malgré les messages de prévention réguliers de la préfecture.