Étaples: le détachement de six employés polonais à l'usine Valéo inquiète les syndicats sur l'avenir du site

Qu'adviendra-t-il des emplois locaux? C'est la question que se posent les salariés de l'usine Valéo d'Etaples (Pas-de-Calais) après le détachement de six employés polonais, arrivés il y a quelques jours dans le département.
Si la mise à contribution de ces salariés ne durera que six mois, jusqu'en avril prochain, du côté des syndicats, l'initiative interroge.
"On remplace des salariés intérimaires"
"Elle (la direction, ndlr) nous a expliqué que ce n'était pas tellement économique mais c'est que c'était pour sauvegarder les compétences d'Europe de l'Est", indique Jean-Paul Braun, auditeur interne et représentant syndical CFDT au micro de BFMTV.
Tous s'interrogent sur les emplois et ce que cela impliquerait à l'avenir.
"Là où nous ça nous pose question, c'est dans le choix stratégique de la défense de l'emploi", ajoute l'homme. "On remplace des salariés intérimaires, et donc on se pose la question, aujourd'hui, c'est six ou sept salariés, et demain, combien ça sera?"
Qui plus est, la crainte d'une possible délocalisation, impliquant la fermeture du site, plane. D'autant que l'entreprise, équipementier automobile, subit de plein fouet la baisse drastique des ventes de véhicules neufs. Depuis quelques mois, elle cherche d'ailleurs trois repreneurs pour trois de ces usines.
"Actuellement, on est à deux tiers des volumes qu'on produisait en 2018 et 2019. Il y a une vraie baisse au niveau du carnet de commandes, surtout que nous les équipementiers, ce qui est compliqué, c'est que l'on est sur un marché très concurrentiel, donc déjà des marges très faibles", appuie Patrick Choquez, délégué syndical central de l'UNSA Valéo. Un contexte qui, selon lui, a contraint la direction "à durcir un peu le ton".
Si la fermeture du site advenait, c'est aussi un écosystème qui serait en danger. Pour la municipalité d'abord. "C'est un impact important, car financièrement il y a des taxes (...) qui retombe pour la ville. Le jour où on a plus cette taxe, il faut en trouver d'autres", souffle le maire Frank Tindiller.