"De la tromperie dans les magasins": à Calais, les agriculteurs mènent des actions dans les supermarchés

J-4 avant le coup d'envoi du Salon de l'agriculture, à Paris. À l'approche de la date fatidique, les agriculteurs du Pas-de-Calais ont mené une nouvelle action coup de poing pour mettre la pression sur le gouvernement ce mardi 20 février.
Au volant de leurs tracteurs, une dizaine de producteurs affiliés à la FDSEA ou aux Jeunes agriculteurs ont vogué d'un supermarché à l'autre de ville de Calais. À chaque fois, ils en ont arpenté les rayons, avec en ligne de mire des produits fabriqués à l'étranger à glisser dans leur caddy.
Corentin Declemy scrute l'emballage d'une barquette de frites. "Des pommes de terre d'origine d'Union européenne et les origines des autres ingrédients sont d'Union européenne et hors Union européenne. Ça veut dire qu'il n'y a rien qui vient de la France. Ça me dégoûte. On nous prend pour des c***", peste-t-il au micro de BFM Grand Littoral.
La distorsion de concurrence pointée du doigt
Martin Lemaire, casquette sur la tête et drapeau siglé Jeunes agriculteurs dans la main, était lui aussi de la mobilisation contre les produits provenant de l'étranger.
"On espère toujours qu'il y en ait de moins en moins et que l'étiquetage ne soit pas trompeur: ne pas mettre des drapeaux bleu, blanc, rouge alors que rien du tout n'est français."
Selon Antoine Peenaert, président de la FDSEA du Pas-de-Calais, "il y a encore de la tromperie dans les magasins". "Il y a de la matière première agricole que nous, on nous interdit de produire sur le sol français avec les mêmes normes", ajoute-t-il. Conséquence: "il y a une distorsion de concurrence".
Depuis le début de la semaine, plusieurs actions de ce genre ont eu lieu en France, notamment dans les Bouches-du-Rhône, où plusieurs sites ont été bloqués: la gare Saint-Charles à Marseille, le Mucem ou encore l'aéroport Marseille-Provence.
Gabriel Attal doit tenir une conférence de presse sur la crise agricole mercredi 21 février à Matignon.