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Calais: le Secours catholique lance une Maison d'entraide pour les exilés

Des migrants dans un camp à Calais, le 1er décembre 2021

Des migrants dans un camp à Calais, le 1er décembre 2021 - FRANCOIS LO PRESTI © 2019 AFP

Ouvert "en réaction aux politiques répressives" à l'encontre des migrants à Calais, ce lieu "d'ancrage" en centre-ville complète l'accueil de jour du Secours catholique, ouvert en 2017.

Le Secours catholique a inauguré ce samedi à Calais (Pas-de-Calais) une Maison d'entraide pour permettre un accompagnement des exilés dans la durée, notamment pour ceux qui se posent la question de rester en France, a annoncé l'association.

Une réaction aux "politiques répressives"

Ouvert "en réaction aux politiques répressives" à l'encontre des migrants à Calais, ce lieu "d'ancrage" en centre-ville complète l'accueil de jour du Secours catholique, ouvert en 2017, où les centaines de personnes présentes à Calais dans l'espoir de rallier l'Angleterre peuvent se réfugier l'après-midi, pour accéder à l'eau, charger un téléphone ou partager des activités.

La Maison d'entraide doit permettre un accompagnement individuel, notamment juridique, des migrants, rendu impossible par l'affluence à l'accueil de jour.

"On prend acte du fait que les personnes passent du temps ici à Calais, parfois en procédure Dublin (le règlement européen qui fait du premier pays d'enregistrement d'un migrant dans l'UE celui qui en a la charge, NDLR) et n'ont pas forcément toutes la volonté de tenter le passage en Angleterre", a expliqué à l'AFP Morgane Denieul, animatrice de ce nouveau lieu.

"Préparer leur intégration"

Parmi les personnes en transit, "certaines sont dans une impasse administrative et nous sommes démunis face à cette situation: si elles font le choix de rester (en France), le temps des démarches administratives est long", complète la chargée de mission du Secours Catholique sur le littoral, Juliette Delaplace.

"Le but est de mettre à profit ce temps pour préparer leur intégration, avec un accompagnement juridique fort, un apprentissage du français, une formation universitaire de médiateur culturel (en partenariat avec l'université de Lille, ndlr) ou la possibilité de passer le code de la route et la recherche d'un logement", a détaillé Mme Delaplace.

Ce lieu devra aussi permettre aux acteurs associatifs confrontés quotidiennement à l'urgence de réfléchir à leurs pratiques et de se former.

Il a été installé dans une maison du doyenné de Calais, qui avait auparavant - sous la nom de "La Crèche" - servi à loger la nuit des migrants, avant d'être fermée par la mairie de Calais, qui y avait interdit l'hébergement, au motif que la sécurité des personnes n'y serait pas assurée.

Sur le littoral nord de la France, les autorités revendiquent de lutter contre tout "point de fixation" migratoire, refusant la mise en place de centres d'hébergement à Calais et soulignant l'existence de deux centres d'accueil et d'examen des situations (CAES) dans le Pas-de-Calais.

G.H. avec AFP