"C'est la goutte de trop": les associations dépitées par l'annulation recommandée du Carnaval de Dunkerque

Depuis plusieurs jours, les associations déploraient de ne pas avoir d'informations sur le maintien du Carnaval de Dunkerque. Mais depuis lundi, c'est chose faite. Le préfet du Nord a recommandé l'annulation de l'événement en raison de la situation sanitaire "toujours préoccupante". Conséquence de cette recommandation, les maires de la communauté urbaine de Dunkerque ont décidé d'annuler les bandes de carnaval.
Reste désormais aux associations carnavalesques de décider ou non du maintien des bals. Une décision dure à encaisser alors qu'elles espéraient enfin pouvoir reprendre les festivités après deux ans d'attente.
"Je pense que tous les carnavaleux sont tristes, assure au micro de BFM Grand Lille Pascal Bonne, tambour-major de la bande de Dunkerque. Ils ont aussi un petit peu de colère. Dans un autre sens, on met 50.000 personnes dans un stade, on accepte le carnaval de Nice, on accepte d'autres carnaval et le nôtre non."
"Les Dunkerquois en ont marre, et là c'est la goutte de trop pour de nombreux carnavaleux", dénonce, de son côté, Thomas Dancel, président de l'association des bals de carnaval de Dunkerque (ABCD).
Les associations carnavalesques doivent se réunir ce mercredi pour décider de la suite des choses. Bal des Corsaires, Bal des Gigolos Gigolettes, Bal du Printemps... Les bals, dont le maintien est menacé sont nombreux.
Du côté des Corsaires, dont le bal devait avoir lieu le 19 février, les jeux sont faits. "C’est beaucoup trop juste pour nous, notre bal n’aura pas lieu", affirme à La Voix du Nord, Gérard Laridan, en charge de la communication.
Les associations carnavalesques regrettent que le poids de l'annualtion repose sur elles. "C’est vraiment dommage que la préfecture ne se soit pas positionnée plus clairement, poursuit Thomas Dancel, dans La Voix du Nord. La responsabilité nous revient, mais ce n’est pas nous qui avons tous les éléments, les chiffres de l’ARS [agence régionale de santé] notamment." Les associations redoutent par ailleurs l'organisation de bals clandestins.
"Il ne faut pas se leurrer, à Dunkerque (...) il y aura des bandes de toute façon annulées qui se feront, c'est sûr et certain", déclare Pascal Bonne, tambour-major de la bande de Dunkerque. "Les Dunkerquois ici, en ont ras-le-bol", ajoute-t-il.
Des aides pour les associations?
Fragilisées par deux années d'annulation, les associations sont en difficulté. Certains présidents d'associations réclament des aides de la part de l'État, de la région, voire même de la Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD). Un soutien qui pourrait être "envisagé", indique sur BFM Grand Lille Julien Gokel, maire de Cappelle-la-Grande et vice-président de la Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD).
"Je ne pourrais pas parler à la place du président et à la place de l'ensemble de la gouvernance communautaire, mais j'imagine que Patrice Vergriete aura un échange, comme il l'a déjà fait par le passé avec le président de la BCD et autre, de telle manière à ce qu'on puisse bien entendu les accompagner du mieux possible."
L'élu espère qu'avec ces aides, les associations pourront "permettre la continuité de cette tradition carnavalesque dunkerquoise qui est extrêmement précieuse".