BFM Grand Littoral
Grand Littoral

ArcelorMittal: une manifestation CGT devant le site de Dunkerque pour maintenir la pression

L'aciérie d'ArcelorMittal à Dunkerque, dans le Nord, le 11 février 2022 (photo d'illustration).

L'aciérie d'ArcelorMittal à Dunkerque, dans le Nord, le 11 février 2022 (photo d'illustration). - FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Des centaines de militants CGT ont manifesté devant le site d'ArcelorMittal à Dunkerque pour demander la nationalisation des actifs français du géant de la sidérurgie.

"On peut faire du métal sans Mittal": quelques centaines de militants CGT ont manifesté ce vendredi 20 juin à Dunkerque (Nord) avec des élus de gauche pour réclamer de nouveau la nationalisation des actifs français du géant de la sidérurgie.

Une scène et une nuée de drapeaux rouges de la CGT étaient installés sur un rond-point face au site d'ArcelorMittal Dunkerque. Des manifestants ont fait brûler des fumigènes et une haie de pneus, encouragés par des klaxons des poids lourds et automobilistes, a constaté un journaliste de l'AFP.

"On n'est pas dans une bataille, on est dans une guerre" devant le risque d'une "catastrophe industrielle, sociale, économique" a lancé Gaëtan Lecocq de la CGT d'ArcelorMittal Dunkerque.

Il faut "sauver notre acier français, notre souveraineté nationale et européenne" et "que l'État intervienne. On n'a pas le choix, il faut nationaliser. C'est la seule solution", a-t-il martelé.

"L'Europe doit bouger"

ArcelorMittal a annoncé en avril son intention de supprimer quelque 600 postes sur plusieurs de ses sites dans le nord et l'est de la France, dont la moitié environ à Dunkerque.

En mai, le groupe a laissé entendre qu'il n'avait pas renoncé à son projet d'investir plus d'un milliard d'euros dans la décarbonation de ses hauts fourneaux à Dunkerque, mais qu'il attendait encore des mesures fermes de Bruxelles pour soutenir l'acier européen, notamment face à la concurrence chinoise qui casse les prix, pour prendre une décision définitive "après l'été".

LFI a déposé début juin une proposition de loi visant à nationaliser ArcelorMittal. Un texte similaire a aussi été déposé en mai par les groupes de gauche au Sénat. Le gouvernement est cependant contre une telle option.

"L'Europe doit bouger. Il nous faut des taxes aux frontières, des barrières douanières si on veut sauver l'acier européen" a rappelé ce vendredi à Dunkerque le député de la Somme François Ruffin, présent aux côtés d'autres députés comme Manuel Bompard (LFI) et Benjamin Lucas (Génération.s) ou encore l'ex-eurodéputée écologiste Karima Delli.

"Si Mittal ne veut pas investir (...) c'est l'État qui doit le faire" a encore estimé M. Ruffin, ex-LFI passé dans le groupe Ecologiste et Social à l'Assemblée.

Une prise de parole lors du Tour de France

Il faut que le gouvernement "tape du poing sur la table" a abondé Manuel Bompard. "Il laisse en quelque sorte Mittal dérouler son plan, qui est de refuser les investissements nécessaires à la décarbonation".

ArcelorMittal a annoncé ce jeudi l'abandon d'un important investissement dans la décarbonation de deux de ses sites en Allemagne, invoquant "le manque de rentabilité" d'une production d'acier à faible émission de CO2.

Après avoir initialement menacé de perturber l'étape du Tour de France à Dunkerque début juillet si elle n'était pas entendue sur le dossier ArcelorMittal, la CGT a finalement obtenu une prise de parole sur le sujet au départ de l'étape Valenciennes-Dunkerque le 7 juillet.

JMA avec AFP