Violences à Riaumont: les membres du collectif des victimes reçus pour la première fois par les autorités religieuses

Pour la première fois, des membres du collectif de victimes de la communauté catholique traditionaliste de Riaumont (Pas-de-Calais), visée par plusieurs enquêtes concernant des violences physiques, ont rencontré les autorités ecclésiastiques compétentes, ont annoncé les deux parties mardi 14 octobre.
Olivier Leborgne, évêque d'Arras, et Jean Pateau, père abbé de l'abbaye de Fontgombault dont relève la communauté de Riaumont, ont rencontré lundi "cinq membres du collectif de victimes et d'anciens du village d'enfants de Riaumont", écrivent les deux prélats dans un communiqué. "Nous les avons écoutés et nous avons entendu leurs souffrances", ont-ils ajouté.
"Nous nous sommes sentis écoutés", indique pour sa part dans un communiqué le collectif de victimes, saluant "le courage du diocèse d'affronter la souffrance des victimes".
Selon le collectif, MM. Leborgne et Pateau "envisagent dans un avenir proche" une "reconnaissance publique" du statut de victimes des membres du collectif.
Une initiative inédite
L'évêché d'Arras et le collectif ont confirmé à l'AFP qu'il s'agissait de leur première rencontre depuis le début des enquêtes sur cet ancien village d'enfants, concernant des faits de violences physiques et sexuelles.
MM. Leborgne et Pateau attendent d'ici quelques semaines les conclusions d'une visite canonique de deux jours menée à leur demande en septembre au sein de Riaumont par trois personnes extérieures à la région: un religieux théologien, un prêtre et un psychologue laïc.
Des décisions seront prises sur la foi de ce rapport et de témoignages de victimes, a indiqué l'évêché à l'AFP.
Plusieurs procédures judiciaires
Le parquet de Béthune a requis la tenue d'un procès contre l'ancien prieur Alain H. et cinq autres religieux de Riaumont pour des violences sur plusieurs dizaines d'enfants entre 2007 et 2019.
Deux autres encadrants de Riaumont sont mis en examen pour agressions sexuelles.
Une autre information judiciaire concerne une affaire de viol, dans laquelle l'auteur présumé était mineur au moment des faits et Alain H. est poursuivi pour "non-dénonciation de crime".
Alain H. a en outre été condamné en mai à deux ans de prison avec sursis pour consultation de fichiers pédopornographiques. Il a fait appel.