Le braqueur Rédoine Faïd veut obtenir un allégement de ses conditions de détention

Rédoine Faïd va-t-il sortir de l'isolement total à la prison de Vendin-le-Vieil? Incarcéré depuis 2018 dans cet établissement pénitencier, considéré comme l'un des plus sécurisés de France, le braqueur, connu pour ses évasions des prisons de Sequedin et de Réau, multiplie les recours devant le tribunal administratif de Lille.
Bientôt la fin de son isolement?
Rédoine Faïd demande l'allègement de ses conditions de détention, notamment la fin de son placement à l’isolement total et l'obligation de passer par un hygiaphone, une vitre intégrale, pour ses parloirs. Sa requête concernant le parloir a été rejetée, mais celle sur son isolement est toujours en cours.
Son avocat dénonce un emprisonnement très strict, avec seulement une sortie par jour d'une heure dans la solitude, et qui ont des effets physiques sur sa vue et ses genoux, selon lui.
Il vise désormais la Cour européenne des droits de l'homme. "L'ensemble de ces mesures font que ça pourrait constituer un traitement inhumain et dégradant. C'est ce que la Cour européenne des droits de l'homme va devoir juger. Elle a déjà jugé par le passé pour des conditions de détention un peu moins sévères", affirme Benoît David, avocat de Rédoine Faïd.
"Pas prêt pour un assouplissement"
Ces recours inquiètent les syndicats pénitentiaires. "Avec ce détenu il faut toujours faire attention, se méfier. Le personnel n'est pas prêt pour un assouplissement de son régime de détention", assure un secrétaire local de l'UFAP de la prison de Vendin-le-Vieil.
"Nous, les syndicats, sommes contre. Aujourd'hui, il ne voit que du personnel mais la fin de l'isolement voudrait dire qu'il pourrait voir d'autres détenus", prévient le syndicat.
Condamné à 14 ans de prison en octobre 2023 pour sa spectaculaire évasion en hélicoptère de la prison de Réau, cinq ans plus tôt, Rédoine Faïd devrait rester incarcéré jusqu'en 2060.
Il avait déjà été condamné auparavant à 35 ans de prison pour son évasion à l'aide d'explosifs de la prison de Sequedin en 2013 et le braquage raté de Villiers-sur-Marne, au cours duquel Aurélie Fouquet, policière municipale, avait été tuée.