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Valdunes: Europlasma fait une offre pour reprendre les deux sites, 130 suppressions de postes attendues

Les salariés de Valdunes ont lancé un mouvement de grève illimitée pour protester contre la décision de leur direction de ne plus injecter d'argent.

Les salariés de Valdunes ont lancé un mouvement de grève illimitée pour protester contre la décision de leur direction de ne plus injecter d'argent. - BFM Grand Lille

Selon Bercy, qui parle de la "seule" offre de reprise, Europlasma promet un investissement de "24 millions d'euros d'investissement sur les trois prochaines années". Alors que 13O emplois sont menacés, les salariés évoquent une "casse sociale".

Le groupe français Europlasma a formulé une offre de reprise pour les deux sites de Valdunes, dernier fabricant en France de roues pour trains, qui permettrait de garder 175 salariés sur un peu plus de 300 dans le Nord, a annoncé le ministère de l'Economie jeudi.

Europlasma "a confirmé" mercredi avoir "envoyé une offre à l'administrateur judiciaire", a indiqué Bercy, précisant que cette offre porte sur la reprise des deux sites, à Trith-Saint-Léger (l'usine de Valdunes) et à Leffrinckoucke (la forge, près de Dunkerque).

Une promesse d'investissement de 24 millions d'euros

Cette offre, "la seule" selon Bercy, doit permettre "la pérennité des activités historiques" de Valdunes et "de la filière ferroviaire française", a souligné dans un communiqué Europlasma, groupe actif notamment dans le domaine de l'armement.

Valdunes, symbole de souveraineté industrielle en France et pour lequel le président Macron a promis de se battre "jusqu'au dernier quart d'heure", est en redressement judiciaire après le désengagement de son actionnaire chinois.

Europlasma promet, selon Bercy, "24 millions d'euros d'investissement sur les trois prochaines années", permettant de reprendre 175 salariés sur un peu plus de 300. Le groupe confirme que son offre comprend "la préservation de près de 60%" des emplois.

"C'est un soulagement parce qu'on a réussi à conserver une filière ferroviaire française et à sauver 175 postes, mais il y a quand même 130 personnes qui vont rester sur le carreau, on ne peut pas s'en réjouir", a réagi auprès de l'AFP Maxime Savaux, secrétaire CGT du CSE de Valdunes.

Les salariés évoquent "une casse sociale"

Mais ces suppressions de postes, qualifiés de "casse sociale" par la plupart des salariés, inquiète. "Les conditions sont quand même assez difficiles car il y a une casse sociale énorme, mais bon, c'était ça ou rien", regrette Grégory Hannebique, salarié de Valdunes depuis 30 ans, au micro de BFM Grand Lille. Un autre salarié d'évoquer "des familles brisées".

"Honnêtement, on savait qu'il y allait avoir de la casse sociale, mais pas à ce point-là, 130 personnes c'est énorme. Derrière il y a des familles et des gens qui vont être brisés. J'espère que ces gens-là vont partir dignement, avec ce qu'il faut", craint Frédéric Thobois

Maxime Savaux, secrétaire CGT du CSE de Valdunes, admet vouloir essayer d'éviter au maximum ces suppressions de postes.

"On va essayer de vivre, en tout cas garder des éléments indispensables. Ça va être compliqué de s'en séparer de certains, mais si on peut aller chercher plusieurs dizaines d'emplois et garder plusieurs dizaines d'autres, on le fera, on ne va pas se gêner", lance-t-il au micro de BFM Grand Lille.

La majorité des suppressions concernent le site de Trith-Saint-léger, où sont usinés essieux et roues, puisque Europlasma s'était dans un premier temps positionné pour une reprise de la forge seule.

L'offre comporte "des conditions suspensives", a précisé le ministère de l'Economie. "Des questions se posent autour du financement des pouvoirs publics (...) Côté Etat, on a toujours dit qu'on était prêt à soutenir. Donc on le fera."

Martin Regley avec AFP