Dix ans après, l'ancienne speakerine du Losc se souvient du dernier titre de champion de France

Les supporters du Lille pourraient encore reconnaître cette voix qu'ils ont entendu pendant trente ans parmi mille autres. Eden Hazard, Gervinho, Yohan Cabaye... Anne-Sophie Roquette savait faire célébrer l'homme qui venait de faire trembler les filets. Et jouer, chaque fois, ce jeu complice avec le public lillois. Dix ans jour pour jour après le dernier titre des Dogues en Ligue 1 -et à 48h d'un éventuel nouveau sacre-, l'ancienne speakerine du Losc, l'une des rares femmes de la profession, se souvient.
"On n'a pas senti dès la reprise du championnat que nous allions être champions et encore moins gagner la Coupe de France, reconnaît-elle sur BFM Grand Lille. C'est au fur et à mesure du temps, des semaines, des mois qui passaient qu'on s'est dit: 'Tiens, cette équipe, elle a quelque chose en plus'."
Le match à Marseille, un tournant
Anne-Sophie Roquette se remémore cette prémonition de son mari, en décembre, alors que la moitié de la saison n'a pas encore été jouée. "Je pense qu'on sera champion cette année (...). On a le groupe pour", lui avait-il confié.
Et puis il y a ce match contre l'OM, le 6 mars, comptant pour la 26e journée de Ligue 1. Une fois n'est pas coutume, elle est du déplacement. "On a été faire le match à Marseille avec le fameux but d'Éden Hazard", en référence à la frappe lointaine du prodige belge. "Alors moi je dis 'Du milieu de terrain'. J'ai un petit côté marseillais, lâche-t-elle dans un sourire. Ce jour-là, on s'est dit 'Il ne peut rien nous arriver'." S'agissant de la Coupe de France, Anne-Sophie Roquette se souvient d'un tirage clément et surtout du "coup de patte de génie de Ludo Obraniak" contre le PSG en finale.
"C'est une équipe qui s'entend bien"
L'ancienne speakerine du Losc, qui se consacre désormais uniquement à son travail à France 3 Hauts-de-France, retrouve également dans l'équipe de cette année la notion de "collectif", de "groupe".
"C'est une équipe qui s'entend bien et ça s'est vu tout au long de la saison cette année, comme ça s'était vu en 2010-2011, estime-t-elle. Lorsqu'elle éprouve quelques difficultés, on ne voit pas sur le terrain des mecs qui s'engueulent, qui se bouffent le nez, etc. On voit qu'il y a une vraie solidarité entre les joueurs, que ce soit ceux de cette saison ou ceux d'il y a dix ans."
"Au niveau des joueurs, c'est complètement différent, nuance néanmoins Anne-Sophie Roquette. En 2010-2011, on avait pas mal de joueurs issus du centre de formation. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. On a des joueurs qui sont arrivés un peu de partout. Qui ont mis leur pierre à l'édifice. Puis on a le roi Burak qui est arrivé et qui se révèle être un élément déterminant."
Comme l'ensemble des supporters lillois, elle a été contrainte de suivre l'essentiel des matchs de son équipe à la télévision. "C'est frustrant", concède celle qui assure que le stade lui manque. Elle espère désormais que ses joueurs feront un meilleur résultat que le PSG dimanche soir et concluront la saison sur un titre. "On va pas aller se coucher tout de suite après le match, frétille-t-elle. Je boirai une petite coupe de champagne."