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Saint-André-lez-Lille: intervention de la police devant une communauté Emmaüs en grève

Une vingtaine de travailleurs sans-papiers sont en grève pour dénoncer les pratiques d'Emmaüs dans l'entrepôt de Saint-André-lez-Lille,

Une vingtaine de travailleurs sans-papiers sont en grève pour dénoncer les pratiques d'Emmaüs dans l'entrepôt de Saint-André-lez-Lille, - BFM Grand Lille

Les forces de l'ordre assurent être intervenues devant la communauté Emmaüs pour "faire cesser des troubles à l'ordre public" devant l'entrepôt de la Halte Saint-Jean. La CGT dénonce des violences policières.

La police est intervenue jeudi à la Halte-Saint-Jean, communauté Emmaüs en périphérie de Lille dont des compagnons sont en grève depuis début juillet, pour faire cesser des troubles à l'ordre public selon la préfecture. La CGT, soutien des grévistes, a dénoncé des violences policières.

Cette opération à Saint-André-lez-Lille ne visait pas à évacuer les grévistes mais à "faire cesser des troubles à l'ordre public occasionnés par des regroupements sur la voie publique" a indiqué la préfecture du Nord. "La police a agi de façon proportionnée", a-t-elle estimé.

Une vingtaine de compagnons étrangers sans-papiers tiennent depuis début juillet un piquet de grève sur le trottoir devant cette communauté, visée depuis le mois de mai par une enquête pour "traite d'êtres humains" et "travail dissimulé".

"Des personnes ont été frappées"

Ces compagnons assurent travailler 40 heures par semaine et toucher un pécule inférieur à celui préconisé par Emmaüs France, avec des perspectives de régularisation incertaines. Ils demandent à être régularisés en raison du préjudice subi.

Le président de l'association, lâchée par la fédération Emmaüs France qui menace la communauté d'exclusion, accuse la CGT d'instrumentaliser les frustrations des compagnons en situation irrégulière.

Lors de l'intervention de la police, "il y a eu des gaz lacrymogènes et des personnes ont été frappées", a dénoncé auprès de l'AFP Stéphane Vonthron, membre du bureau de l'Union départementale CGT, accusant aussi des policiers d'avoir pris la caisse de grève.

Des batailles judiciaires pour débloquer les centres Emmaüs

La grève de la Halte-Saint-Jean a gagné d'autres communautés mais est restée cantonnée au Nord. En août et septembre, des compagnons de Grande-Synthe, Tourcoing et Nieppe se sont mis en grève, mais à Tourcoing, le mouvement a été suspendu dès début octobre, après l'arrivée d'un nouveau président et l'annonce d'un audit.

Jeudi matin, l'association Emmaüs de Nieppe a demandé devant le tribunal de Dunkerque le déblocage de la communauté. Les tribunaux de Lille et Dunkerque ont ordonné ces dernières semaines le déblocage des sites de Grande-Synthe et Saint-André-lez-Lille.

Nieppe et Saint-André-lez-Lille font partie des rares communautés Emmaüs françaises, toutes nordistes, n'ayant pas adopté le statut d'Organismes d'accueil communautaire et d'activités solidaires, qui ouvre la voie de la régularisation aux compagnons après trois ans dans une communauté.

A.L avec AFP