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Prix de l’énergie: une boulangerie du Nord choisit d’ouvrir seulement le week-end pour limiter les frais

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Avec une facture estimée à 6615 euros pour le mois de janvier, la gérante de la boulangerie n'a pas eu d'autre choix que de fermer la semaine.

"Votre boulangerie sera ouverte uniquement le samedi et le dimanche à cause de l'énergie". À Bourghelles (Nord), la boulangerie du village qui a vu sa facture d'électricité passée de 1800 à 6000 euros, a pris la décision de fermer toute la semaine et de n'ouvrir que les week-ends en raison de l'explosion des prix de l'énergie.

"Si j'ouvre tout le mois, je serai à 6615 euros de facture pour janvier", explique Véronique Capilliez, boulangère à Bourghelles depuis 27 ans, au micro de BFM Grand Lille.

"C'est encore une part de l'artisanat qui va s'en aller"

Et en calculant, ses dépenses journalières devraient atteindre 260 euros, une somme impossible à payer.

"Si je fais 500 euros en caisse ce matin, que je donne 260 euros pour l'énergie, j'enlève mes matières premières, mon salarié que je paye et mon apprenti... je n'ai plus rien et je dois encore en donner", déplore la gérante.

En attendant de trouver une solution, la boulangerie sera donc ouverte uniquement le week-end. Une situation qui attriste les clients fidèles.

"Ça m'attriste un peu, parce que je viens tous les midis pour un sandwich", explique un employé municipal.

"On va se débrouiller. On va prendre quand on le peut chez le boulanger, sinon on ira en grande surface. C'est encore une part de l'artisanat qui va s'en aller", regrette un autre habitué.

La crainte d'une fermeture complète

Mais même avec cette décision, la gérante n'a aucune certitude de rentabilité.

"Si par malheur, du 1er au 14 janvier, je vois déjà un tarif beaucoup trop élevé à ce que je m'attends, je n'ouvrirais peut-être même pas les deux derniers week-ends de janvier", s'inquiète Véronique Capilliez.

Alors, pour éviter de fermer après 27 ans de service, la patronne se bat pour essayer d'obtenir des aides de la part des Hauts-de-France et de l'Etat.

Elise Dherbomez et Martin Regley