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"Plus de chauffage, plus d'habits": le désarroi des habitants frappés par les inondations dans le Pas-de-Calais

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Après les inondations causées par les crues des cours d'eau et les fortes précipitations, les sinistrés du Pas-de-Calais tentent de sauver ce qui a été épargné, avant une nouvelle journée difficile.

Arques, Blendecques, Saint-Etienne-au-Mont... Depuis plus de 48 heures, de nombreux habitants de ces communes du Pas-de-Calais ont vu leur domicile submergé par les eaux. Avant de nouvelles pluies importantes ce jeudi 9 novembre, ils ne peuvent souvent que constater les dégâts et tenter de sauver ce qui peut encore l'être.

"C'est invivable. Il n'y a plus de courant, de chauffage... Plus rien! On ne peut pas vivre là-dedans", déplore Gérald, un père de famille rencontré par BFMTV, à Saint-Étienne-au-Mont.

"On ne peut plus rien se faire à manger. Avec trois enfants, c'est pas possible", poursuit cet habitant, logé temporairement avec sa famille "dans une petite chambre" chez son cousin. "On est neuf dans un appartement de 80 m²", explique-t-il.

À Arcques, Clément a lui aussi quasiment tout perdu. "J'ai ma chaudière qui a pris l'eau, j'ai plus de chauffage, plus d'électricité, plus d'habits", témoigne-t-il. "L'assurance nous a payé des habits pour faire le nécessaire, ils nous ont relogés, mais là, je ne peux plus habiter dans la maison pour un certain temps."

Solidarité entre voisins

Même impuissance à Blendecques, où Alexandre a vu sa maison entièrement inondée. "On va tout refaire et attendre le moment venu pour revenir ici (...) Il y a une baisse de moral (...) Ça restera une marque, on sait qu'il y aura toujours quelque chose derrière nous", raconte-t-il.

En attendant un lointain retour à la normale, voisins, familles et amis essaient d'aider comme ils peuvent les victimes de ces inondations, en offrant déjà un peu de réconfort.

"C'est la seule chose qu'on peut vraiment faire: donner un clin d'œil, un sourire, un café, ça coûte rien du tout", affirme la voisine d'un foyer sinistré.

D'autres sont venus de communes voisines avec leur matériel de nettoyage. "Je suis une ancienne de Saint-Etienne-au-Mont. J'ai été touchée, on ne peut pas rester sans rien faire", explique Vicky, raclette à la main.

"C'est mon jour de repos, je me suis dis 'allez, je mets mes bottes' (...). Tout le monde nous dit un grand 'merci' mais ils n'ont même pas à le dire, c'est normal. (...) Les gens sont démunis mais ils sont contents de nous voir", poursuit cette bénévole.

De nouvelles inondations

Pour les sinistrés, le calvaire n'est pourtant peut-être pas fini. Le département, touché de plein fouet par d'importantes inondations, se prépare à vivre une nouvelle journée difficile, alors que l'Aa, la Liane et la Canche sont en vigilance rouge.

"On a pris le risque de nettoyer, en se disant que, peut-être, ça n'arrivera pas. Si on doit recommencer, on recommencera, c'est qu'un peu de sueur, un peu de labeur... On croise tous les doigts pour qu'on ne soit plus inondé", explique Vincent, habitant de Blendecques.

Mathias Fleury