Plan social à Auchan: postes supprimés, salariés reclassés… Quelles conséquences dans les Hauts-de-France?

"Beaucoup de salariés étaient en pleurs et désespérés". En difficulté depuis plusieurs années, Auchan a présenté un plan social sans précédent ce mardi 5 novembre, avec à terme la suppression de 2.389 postes.
Un coup de massue pour les salariés du groupe. "On s'attendait à une annonce plutôt négative, elle a été pire que ce qu'on pouvait imaginer", a réagi, dès l'annnonce du plan social, René Carette, délégué syndical central pour la CFDT Auchan exploitation France.
Près de 1000 postes dans les Hauts-de-France
Si le détail par magasin et par services n'est pas encore connue, une grande partie des emplois concernés par le plan social se se situent dans les Hauts-de-France.
"Dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, sur la partie magasin, cela correspondra à environ 200 postes, à ajouter aux 780 postes des centrales d'achat, donc on est à un millier de postes pratiquement sur le territoire des Hauts-de-France", détaille ce mercredi 6 novembre, René Carette, délégué syndical central pour la CFDT Auchan exploitation France, à BFM Grand Lille.
Parmi les 17 hypermarchés de l'enseigne dans la région, ce sont essentiellement des postes de commerciaux ou de responsables d'achats qui devraient faire les frais du plan social. La liste de la suppression d'emplois, magasin par magasin, sera annoncée la semaine prochaine.
L'entrepôt logistique de Fretin, qui compte 80 salariés, doit également fermer, alors qu'Auchan souhaite réorganiser son activité de livraisons à domicile.
Au niveau des sièges de Croix et Villeneuve-d'Ascq, entités les plus touchées par les suppressions de postes, ce sont surtout des fonctions supports -gestion, ressources humaines ou encore marketing- qui vont disparaître.
Des salariés reclassés
Pour limiter la casse sociale, les syndicats comptent sur les négociations avec la direction, à partir du 14 et 15 novembre, pour tenter de reclasser un maximum de salariés dans les autres entités de la galaxie Mulliez. Concrètement, un ex-salarié d'Auchan pourrait ainsi vêtir la tenue d'un employé spécialisé en bricolage ou en articles de sport.
C'est le cas de Dany Brysse, conseiller de vente et délégué FO à Auchan Roncq. "Ça fait quand même 28 ans que je suis là, je pense que l'étape des négociations devra prendre en compte tout ça", assure-t-il. "Pour les collègues, et peut-être pour moi, si à un moment il y a des postes qui sont crées", le délégué FO réclame qu'ils soient "prioritaires pour ces nouveaux postes, ce qui n'est pas forcément le cas".
"S'il y a du travail et des postes à pourvoir qui sont intéressants, je ne dis pas non (...) La décision est prise, on ne peut plus revenir en arrière, c'est acté. Maintenant, il faut voir ce qu'ils vont nous proposer", ajoute-t-il.
Cette perspective ne sera toutefois pas suffisante, a prévenu dès l'annonce du plan social Christophe Delay, délégué national FO: "On espère qu'on va arriver à reclasser un maximum de personnes (...) mais malheureusement on peut prévoir une certaine casse dans les annonces d'aujourd'hui".