"On l'évitera au maximum": les routiers face à la menace d'une potentielle taxe des poids lourds sur l'A1

Chaque jour, des milliers de poids lourds empruntent l'A1. Pourtant, ils pourraient être beaucoup moins nombreux à circuler sur cette voie dans un futur plus ou moins proche. En cause: une taxe de l'État qui pourrait être mise en place.
Cette taxe ne concernerait que les poids lourds roulant que l'autoroute du Nord. L'objectif est d'inciter les transporteurs à moins avoir recours à leurs camions et de passer plutôt par des voies ferroviaires ou fluviales, pour des raisons écologiques.
"C'est mon patron qui décidera"
Une initiative qui ne plaît bien évidemment pas aux routiers. Beaucoup considèrent d'ores et déjà que leurs supérieurs demanderont de ne plus prendre l'A1 si une telle taxe venait à faire son apparition.
"Si mon patron me dit d'éviter l'A1 au maximum, on évitera l'A1", confie un professionnel à BFM Grand Lille. "Mais il y a beaucoup d'interdiction de poids lourds sur les nationales et les départementales, donc forcément ça va être compliqué.
"La hiérarchie derrière nous va nous dire d'éviter de la prendre", est persuadé un chauffeur. "On sera obligés, parce qu'on sera taxés."
Même constat pour cet autre routier. "C'est mon patron qui décidera si on la prend, mais je ne pense pas qu'il dépensera de l'argent supplémentaire pour emprunter l'A1. Surtout qu'elle n'est pas très efficace vue qu'elle est toujours bouchée."
Pour d'autres, cette potentielle taxe servirait au financement du canal Seine-Nord, un canal de transports de marchandises dont la construction à commencer l'an dernier et dont les travaux dureront au moins jusqu'en 2030.
Si cette taxe est finalement adoptée, elle concernera 26.000 poids lourds sur les 200.000 véhicules qui passent chaque jour à l'entrée de Lille sur l'A1.