Nord: une pétition ouverte pour "sauver le dernier Macumba de France", plus de 6.000 signatures en deux jours

Une piste de danse de la boîte de nuit Macumba dans le Nord. - Le Macumba Eglos
"Chers repreneurs pensez à nous tous on y tient à notre éternel Macumba-Lille, il est unique et c'est le dernier!". Pour sauver la boîte de nuit nordiste, la dernière de la franchise mythique, une pétition a été ouverte ce jeudi 23 janvier.
Plus de 6.000 signatures ont déjà été récoltées ce samedi soir alors que l'établissement, située à Englos en périphérie de Lille, doit fermer ses portes après une dernière soirée le 23 février prochain. "Nous voulons tous continuer à y aller, danser et fêter ses 50 ans cette année aussi", écrit Ludivine, autrice de la pétition.
"Faites nous ce cadeau qui nous tient tellement à cœur s'il vous plaît. Cet établissement est le dernier existant et un symbole emblématique pour toutes les personnes qui s'y sont rendues!"
Un "crève-cœur" pour le directeur
Dimitri Derepas, à la tête de la discothèque depuis 10 ans, a fait part de son regret, auprès de BFMTV.com. "Au-delà de celui d'Englos, aujourd'hui c'est une chaîne mythique qui ferme ses portes, une page se tourne. Après, c'est aussi la fin d'une époque..."
À quelques semaines de la fermeture, il se dit "très ému" par les messages d'affection, les témoignages d'amour et de tristesse qu'il reçoit en masse de clients depuis l'annonce. "Je sais qu'on est dans le cœur des gens, qui sont nombreux à s'y être rencontrés", explique-t-il.
"C'est un peu une époque qui s'achève", a réagi, de son côté, Jean-Pierre Mader sur BFMTV, dont la chanson Macumba avait participé à la popularisation du lieu. "C'étaient des gros clubs qui étaient prescripteurs de ce qui allait passer en radio."
"On aurait pu continuer encore des années!"
Si les temps sont durs pour les discothèques et le monde de la nuit en France, le Macumba lillois ne ferme pas pour des raisons financières, assure Dimitri Derepas. "Son fondateur historique Henri Souque, qui a créé le concept en 1965 au retour de la guerre d'Algérie, a aujourd'hui 84 ans. Il veut simplement jouir d'une retraite bien méritée", insiste le directeur de l'établissement.
"On aurait pu continuer encore des années! Le Macumba, c'était toute la vie d'Henri Souque. Il faut le comprendre maintenant... Avec l'âge et les années, il ne pouvait plus tout gérer. Les salles ont fermé les unes après les autres et ses enfants n'étaient pas intéressés pour reprendre le business", poursuit-il.
Centrales dans la culture nocturne jusqu'aux années 1980-1990, les boîtes de nuit sont aujourd'hui sur le déclin. Une étude de la Sacem pointait en 2014 que la France comptait 4.000 discothèques dans les années 1980 et encore 2000 au début des années 2010. En 2021, le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs en dénombrait moins de 1500, soit une chute de plus de 60% en quelques décennies, au moment de la période de réouverture après les confinements.