Nord: un couple porte plainte contre un foyer après avoir retrouvé leur fils handicapé "en urgence vitale"

Les parents de Gaëtan Delcroix, un garçon autiste de 28 ans, ont porté plainte contre le centre pour adultes handicapés où il était suivi à Marly (Nord), après qu'il se soit retrouvé "en urgence vitale" à l'hôpital, en 2022.

La date du 3 juin 2022 reste gravée dans la tête de Gaëtan Delcroix. Vers 5 heures du matin, il reçoit avec sa femme Christelle un coup de téléphone du foyer pour adultes handicapés de Marly (Nord), où se trouve son fils, Gaëtan, 28 ans. On lui explique que leur enfant a été envoyé aux urgences de l'hôpital de Valenciennes.

"On me dit de ne pas trop m'inquiéter, que ce n'est pas trop grave. Mais je sens dans la voix de la personne qui vient de m'appeler une certaine nervosité, une angoisse", témoigne-t-il, samedi 6 avril, sur BFMTV.

Une plainte déposée

À son arrivé, il découvre alors Gaëtan "en urgence vitale". "On n'a eu aucune explication aujourd'hui ni du foyer, ni des autorités administratives. On a porté plainte concernant cet accident, le 21 juin 2022, auprès du tribunal de Valenciennes", indique-t-il.

Avant de révéler avoir "déjà déposé plainte pour des faits de violences sur personne vulnérable et de mise en danger de la vie d'autrui par personne morale contre le foyer".

De son côté, le groupe SOS Solidarités, auquel appartient le foyer, a expliqué au Parisien que Gaëtan a été hospitalisé "après avoir été retrouvé en détresse dans sa chambre". "L'enquête administrative n’a pas permis de conclure qu’un surdosage médicamenteux a conduit à cette hospitalisation", précise-t-il.

Dans les colonnes du quotidien, d'autres familles dénoncent des faits pouvant s'apparenter à de la maltraitance. Le groupe SOS Solidarités balaye ces accusations et assure que son "engagement envers la bientraitance et le respect de chaque personne est inébranlable".

Des "séquelles psychologiques"

Aujourd'hui, Gaëtan "va mieux", assure son père. Sa vie "n'est plus en danger", mais il a perdu pour l'instant l'usage de son épaule: "Il a beaucoup de séquelles psychologiques, il se retrouve en détresse, il fait de l'hyper vigilance."

"On est aidés par une autre équipe dans une maison d'accueil spécialisée, depuis un peu plus d'un an. On a été aidés par d'autres équipes, de la masse externalisée. Ils participent tout doucement à sa rééducation et mise en confiance car aller à l'hôpital pour faire des examens est devenu très compliqué", conclut-il.

Fin mars, le gouvernement a annoncé que tous les établissements sociaux et médico-sociaux accueillant des personnes handicapées en France seraient contrôlés à partir de 2025, dans le cadre d'une stratégie nationale de lutte contre les mauvais agissements visant les personnes handicapées ou âgées. Au total, 9.200 établissements sont concernés.

Clément Boutin Journaliste BFMTV