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Nord-Pas-de-Calais: les pillages dans les champs se multiplient, les agriculteurs dépités

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Les agriculteurs du Nord-Pas-de-Calais constatent une recrudescence des vols. Des actes de plus en plus fréquents et des quantités volées de plus en plus conséquentes. Une nouvelle épreuve pour les agriculteurs déjà touchés par la sécheresse.

Est-ce l’augmentation du coût de la vie? Dans le Nord-Pas-de-Calais, les pillages dans les champs sont de plus en plus fréquents, et les quantités volées de plus en plus conséquentes.

Début septembre, Antoine Helleboid, un agriculteur à Tilques, dans le Pas-de-Calais, découvre sa production de pommes de terre amputée de 500 kilos, soit l’équivalent de 350 à 400 euros.

"Les vols ont doublé en quantité"

"Je me rends sur ma parcelle avec mon père et il me dit 'tu as déjà commencé à arracher ici?'", se remémore l’agriculteur. "Je lui ai dit que non et on a constaté qu’il y avait 100 mètres carrés de pommes de terre qui avaient disparu."

Antoine Helleboid constate des vols chaque année sur ses parcelles, notamment à la fin de l’été. Il y a deux ans, il s’était déjà fait voler pour 250 kilos de marchandises. Mais cette année, la quantité est inédite.

"Ce que j’ai constaté cette année, c’est que vraiment, c’est beaucoup plus gros, assure-t-il. Les vols ont doublé en quantité."

Et il est loin d’être un cas isolé. Dans la métropole lilloise, Denis Cimetière connaît la même mésaventure. Mais à Toufflers, dans le Nord, les larcins ne se contentent pas des pommes de terre.

"Le début du self-service"

"Beaucoup de courges, de potirons et butternut ont disparu, explique l’agriculteur. On les avait cachés avec le maïs." Mais une fois la plante récoltée, "c’était visible depuis la route, et là, c’était le début du self-service", souffle Denis Cimetière.

Ces vols sont une épreuve supplémentaire pour ces agriculteurs déjà confrontés à la sécheresse de l’été, une situation météorologique suffisamment extrême pour que Xavier Betrand, président de la région Hauts-de-France adresse une lettre au ministère de l'Agriculture pour l'alerter sur la production de la pomme de terre. "Cette année est loin d’être au niveau des années précédentes donc ça fait mal", conclut l’agriculteur qui attribue ces vols à l’augmentation du coût de la vie.

Matthieu Guillot avec Charlotte Lesage