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Nord-Pas-de-Calais: face au manque de carburant, les professionnels peinent à faire leur plein

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Les cuves de nombreuses stations-services sont à sec dans la région. Les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais ont annoncé une série de mesures pour répondre à la demande des professionnels.

Faire son plein dans les Hauts-de-France peut vite se transformer en défi ces derniers jours. Comme une partie du territoire, la région est confrontée à d'importantes difficultés d'approvisionnement en carburant.

De nombreuses stations-services, notamment celles du groupe TotalEnergies, sont à sec. En cause, la remise à la pompe appliquée par la société, qui s'ajoute à celle du gouvernement, mais également le mouvement de grève dans ses raffineries, lancé il y a deux semaines.

Si la situation est pénible pour les automobilistes, elle l'est d'autant plus pour les professionnels qui ne peuvent se passer de leurs véhicules pour travailler. "On rencontre une grosse pénurie d'essence et c'est vrai que là, pour trouver ne serait-ce qu'une station-service fonctionnelle, c'est vraiment compliqué", témoigne Yanis Amrane, ambulancier, au micro de BFM Grand Lille.

Pour pouvoir travailler, il doit faire le plein quotidiennement. Mais face à des cuves désespérément vides, il est obligé de ruser.

"Hier, on avait une ambulance qui roulait en réserve. On a essayé de récupérer de l'essence d'un ancien véhicule qui ne roule pas actuellement", raconte-t-il.

Même cas de figure pour Ali Badaoui. Le dépanneur a lui aussi dû trouver des stratégies pour trouver le précieux sésame. "Les collègues qui sont d'astreinte la nuit ravitaillent les camions", explique-t-il. "La journée, il y a parfois une heure d'attente. On ne peut pas se permettre d'attendre sachant qu'il y a des interventions", ajoute-t-il.

Des stations-services réservées aux services d'urgence

Les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais ont pris des mesures pour faire face à la situation. Dans le Pas-de-Calais, sept stations-services étaient accessibles en priorité ce jeudi et jusqu'à 18h aux véhicules d'urgence.

"Un dispositif similaire sera reconduit" ce vendredi, "en fonction des approvisionnements réalisés cette nuit. La liste actualisée des stations-service y participant sera communiquée demain matin", a indiqué la préfecture en fin de journée.

Les véhicules concernés sont les suivants: "police, gendarmerie, défense, sapeurs-pompiers, douane, services de déminage, activités hospitalières, établissements et services sanitaires sociaux et médico-sociaux, professionnels de santé, ambulances, VSL et taxi conventionnés, collecte-transport de sang et d’organes, distribution de produits pharmaceutiques et de produits de santé, services de soin à domicile, pompes funèbres et soins des défunts, organisations secouristes et véhicules liés aux interventions d’urgence (ENEDIS, GRDF, DIR, sociétés d’autoroute, dépannages routiers)", indique le préfet.

Des stocks "stratégiques" de carburant libérés

Dans le Nord, "un accès prioritaire au bénéfice des transports sanitaires et des professionnels de santé munis d’une carte professionnelle de médecin ou d’infirmier" a également été mis en place.

Des stocks "stratégiques" ont par ailleurs été libérés afin de réapprovisionner les stations-services. Aussi, il est désormais interdit de remplir "tout récipient de type jerrican ou bidon, sauf nécessité dûment justifiée".

Si la situation venait à se détériorer encore un peu plus, la préfecture se réserve le droit de procéder à des réquisitions "visant à imposer par arrêté préfectoral à certaines stations essence, jusqu'alors ouvertes au grand public, de n'approvisionner en carburant que les véhicules prioritaires", tels que les véhicules de secours ou de santé.

Matthieu Guillot, Xavier Silly et Sarah Boumghar