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Nord: l'ex-responsable d'une mosquée débouté face au maire qui avait refusé de le marier

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Thomas SAMSON / AFP

L'ex-responsable algérien de la mosquée d'Hautmont a été débouté ce jeudi 15 février face au maire UDI d'Hautmont, Stéphane Wilmotte, qui avait refusé de le marier en juin 2023.

L'ex-responsable d'une mosquée du Nord, expulsé en juin 2023 vers l'Algérie, a été débouté ce jeudi 15 février de son assignation en référé du maire d'Hautmont, qui avait refusé de le marier, a appris l'AFP auprès des avocats des deux parties.

Ex-responsable algérien de la mosquée d'Hautmont (Nord) fermée en 2018 pour apologie du terrorisme, considéré par la préfecture comme un "leader du salafisme" dans le bassin de la Sambre, Abderrahim Sayah a été expulsé le 13 juin 2023.

"Nous allons saisir le juge du fond"

Il avait assigné début janvier Stéphane Wilmotte, maire UDI d'Hautmont, pour avoir refusé de le marier en juin 2023 avec sa compagne depuis 20 ans, mère de ses six enfants. Le maire avait alerté le procureur du possible caractère "fraudulueux" de ce mariage, suspecté de viser à éviter une expulsion.

Abderrahim Sayah demandait que ce refus soit reconnu comme constitutif d'une voie de fait.

Le juge des référés estime dans son délibéré que le sujet n'est pas de sa compétence, indiquent à l'AFP Emmanuel Riglaire, avocat de Stéphane Wilmotte, et Emmanuelle Lequien, conseil de Abderrahim Sayah.

"Il nous dit qu'il n'y a pas d'urgence. (...) Je ne peux pas demander l'injonction à célébrer le mariage, puisque c'est impossible" à présent qu'Abderrahim Sayah a été expulsé, souligne Me Lequien. Si son client ne fait pas appel de la décision en référé, "nous allons saisir le juge du fond", a-t-elle ajouté.

800 euros de frais de justice et d'avocat

Lors de l'audience, elle avait accusé Stéphane Wilmotte de s'être fait "tenir la main" par le préfet du Nord, soulignant que le procureur d'Avesnes-sur-Helpe avait conclu en septembre 2022 qu'il n'y avait pas matière à s'opposer à ce mariage.

Emmanuel Riglaire avait lui récusé toute voie de fait, assurant que, la veille du mariage, le couple avait voulu changer de témoins et produit des pièces d'identité douteuses, puis ne s'était pas présenté le jour dit.

Débouté de toutes ses demandes, Abderrahim Sayah est, avec sa compagne, condamné à rembourser à Stéphane Wilmotte 800 euros de frais de justice et d'avocat.

Arrivé à l'âge de cinq ans en France, Abderrahim Sayah avait fondé l'association cultuelle Assalem en 2014, ouvrant par cet intermédiaire la mosquée As-Sunnah d'Hautmont.

Dans l'arrêté d'expulsion, les autorités indiquaient que ce lieu de culte était "connu pour dispenser un islam salafiste wahhabite", avec des prêches prônant "le jihad armé" et "la violence".

Abderrahim Sayah a aussi été en lien avec un homme "accusé d'avoir fourni de faux papiers d'identité aux responsables des attentats" de Paris, était-il écrit.

S. B. avec AFP