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Meurtre de Léa, 2 ans, à Mairieux: la famille poursuit le département du Nord en justice

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En 2018, Léa est tuée de 22 coups de couteaux par un adolescent placé par l'aide sociale à l'enfance chez ses grands-parents. Aujourd'hui, la famille assigne en justice le département du Nord, qu'elle accuse de graves défaillances.

Une justice pleine et entière pour Léa et toutes les petites victimes, c'est ce que réclament depuis 7 ans, Alain et Marie-Christine. Le 21 mai 2018, leur petite-fille Léa, alors âgée de 2 ans et demi, est assassinée de 22 coups de couteau par un adolescent placé par l'aide sociale à l'enfance chez le couple de grands-parents à Mairieux.

Si le jugement du meurtrier a déjà eu lieu, un nouveau procès s'ouvre ce mardi 13 mai: celui du département de Nord, assigné en justice par la famille. Cette dernière souhaite aujourd’hui faire reconnaître la responsabilité des services sociaux dans cette affaire.

Les grands-parents l'assurent: il y a eu des défaillances de l'institution, qui ont amené à l'assassinat de Léa. "On a alerté un danger, et on n'a pas été assez écouté ce jour-là", assure Alain au micro de BFM Grand Lille.

"Il avait fait plusieurs bêtises. Il avait tenté de violer un enfant, tenter de mettre le feu à la maison...", liste le grand-père.

Marie-Christine estime que l'ASE a failli en plaçant l'adolescent dans leur foyer en connaissant son profil. "Je pense qu'ils savaient très bien qui ils plaçaient chez nous. J'ai bien vu qu'il n'était pas comme les autres enfants."

"Rien n'a été fait"

Ce mardi, la famille de Léa se tient prête à mener un véritable "combat": "faire condamner une institution qui est chargée de protéger les enfants", lance avec détermination Alain. "Parce qu'on aurait jamais dû être dans cette situation."

L'avocate de la famille, Maître Marie Cacciapaglia, souhaite que la "responsabilité du conseil départemental du Nord, notamment pour faute, soit reconnue". Elle espère que le tribunal administratif de Lille reconnaisse que, "malgré toutes ces alertes sur la dangerosité de ce jeune, rien n'a été fait."

La famille espère que ce procès poussera également le département à agir si une telle situation se répète dans le futur. "Le drame qu'on a vécu, on ne le souhaite à personne."

Le meurtrier libre depuis quelques mois

De son côté, l'adolescent qui a tué Léa a été condamné en appel en 2019 à huit ans de prison. Le ministère public avait requis dix ans de prison contre le jeune homme, mais le juge a reconnu la "grave altération de ses facultés mentales".

En octobre 2024, il a obtenu une remise de peine au bout de six ans, et a pu sortir de prison, ce qui avait fait bondir de colère les proches de Léa mais aussi accroître leurs inquiétudes vis-à-vis de possibles menaces.

Aujourd'hui libre et âgé de 20 ans, il a interdiction d'entrer en contact avec eux ou de paraître au domicile de la famille de Léa. Il doit aussi faire l'objet d'un suivi sociojudiciaire jusqu'en 2034, ou risque alors la révocation de sa libération conditionnelle.

Contacté par BFM Grand Lille, le département du Nord n'a pas souhaité faire de commentaires.

Gabrielle Gonthier, avec Juliette Moreau Alvarez