Fillette tuée de 22 coups de couteaux à Mairieux: le meurtrier libéré après six ans de prison, la famille inquiète

La petite Léa a été tuée le 21 mai 2018 par un adolescent alors âgé de 14 ans. - Facebook d'Alain Marmignon
"Nous sommes écœurés, effondrés". La voix emprise d'inquiétude et de tristesse, le grand-père de la petite Léa, tuée le 21 mai 2018 à Mairieux (Nord), a dévoilé auprès de nos confrères de Canal FM la libération sous conditions du meurtrier de sa petite-fille après un peu plus de six ans passés derrière les barreaux. Selon la Voix du Nord, le jeune homme, âgé désormais de 20 ans, a été libéré cette semaine.
"On ne comprend pas la décision du juge d'application des peines parce que c'est une personne susceptible d'être récidiviste, ce qui a été mentionné à plusieurs reprises pendant les audiences au tribunal. Ma fille est dans un état catastrophique", a partagé Alain Marmignon sur les ondes de Canal FM, mercredi 2 octobre.
"Une catastrophe"
L'affaire avait à l'époque provoqué un immense choc dans la région, de par la nature des faits et sa violence. Le grand-père de la petite Léa, âgée de 2 ans et demi, avait découvert dans l'après-midi du 21 mai 2018 le corps sans vie de sa petite-fille Léa dans un cours d'eau, à quelques encablures de son domicile, lardé de 22 coups de couteau.
L'auteur du meurtre, alors âgé de 14 ans et déficient mental selon nos confrères de Canal FM, avait été interpellé dans la foulée et incarcéré. L'adolescent n'était autre que l'un des enfants vivant dans la famille d'accueil hébergée par le grand-père de la victime. Lors d'un procès en appel, l'auteur du crime avait été condamné à huit ans de réclusion criminelle.
"On avait dit au tribunal que [la peine], c'était rien. Il est tout jeune majeur et sa vie, il va la démarrer aujourd'hui. (...) C'est une catastrophe. Ce dimanche (29 septembre, NDLR), Léa aurait dû être avec nous pour fêter ses 9 ans", regrette Alain Marmignon.
"Ma fille se barricade depuis quelques jours"
Le grand-père de la victime explique que lorsqu'il a annoncé la libération anticipée du coupable, la mère de Léa s'est "effondrée en larmes et elle ne s'en remet pas depuis".
Alain Marmignon fait aussi part de sa vive inquiétude auprès de la radio, alors que le spectre de représailles plane sur la famille.
"Lors des audiences au tribunal, il a toujours dit qu'il se vengerait, qu'il reviendrait chez nous car il disait que c'est à cause de nous qu'il se retrouvait en prison. Donc on a peur, ma fille se barricade déjà depuis quelques jours", lance le grand-père de la petite Léa.
Alain Marmignon précise enfin qu'il veut continuer de se battre pour "que de tels drames n'arrivent plus au niveau des services sociaux".
Il fait aussi référence à la question de la récidive, un sujet ayant un écho d'autant plus fort avec le meurtre récent de Philippine à Paris, partageant sa peur de voir le meurtrier de la petite Léa réitérer un crime et "fasse une autre victime".
Et de conclure: "On est un peu dégoûtés de la justice française. Ce n'est pas normal de tuer un enfant et d'avoir une remise de peine, ça ne devrait pas exister, il faut avoir vécu un tel drame pour pouvoir se mettre à la place de la famille que nous sommes car tous les jours, toutes les nuits, on y pense".
Selon la Voix du Nord, le juge d'application des peines a indiqué à la famille de la petite Léa que le jeune homme de 20 ans a reçu une interdiction d'entrer en contact avec eux ou de paraître à leur domicile. Il doit aussi faire l'objet d'un suivi sociojudiciaire jusqu'en 2034. Un non-respect de ces règles, pourrait entraîner une révocation de sa libération conditionnelle.